Livre à couverture souple de 32 pages en couleurs.
Ce scénario de niveau 4 est le lauréat 2011 du concours RPG Superstar organisé par Paizo, dans lequel des auteurs non publiés sont en compétition devant un panel de concepteurs de jeux de célébrités et nombre de leurs pairs pour avoir la chance d'écrire un module pour Pathfinder.
Le module commence par les crédits (1 page), suivis du scénario (28 pages). Il se termine par une annexe (2 pages) détaillant le petit village de Karpad, dans le Nidal, incluant une carte. La dernière page s’achève par la licence OGL. Les 2e et 3e pages de couverture incluent les plans spécifiques à l’aventure.
Voilà un an que le Baron Stepan Boroi a épousé une noble d’une ville lointaine qui lui a récemment donné un fils. Mais après une correspondance régulière avec sa famille, elle n’a plus donné de nouvelles depuis quelque temps. Pour éviter tout incident diplomatique, les PJ sont dépêchés pour s’enquérir de sa santé. Parvenus au manoir du Baron, ils ont l’occasion de se faire une idée de la situation : Karpard, dont dépend la baronnie, souffre d’une épidémie aussi virulente que mortelle et déplore également plusieurs disparitions inexpliquées, tandis que la tension entre les habitants est à son comble.
La première partie du scénario consiste donc à mener une enquête auprès des habitants du manoir et du village dans un climat délétère. Se faisant, les PJ mettront à jours la cause des disparitions, mais aussi les secrets enfouis du baron, notamment la manière dont il a succédé à son père alors qu’il n’était que le 3ème fils. Devant le fait accompli, celui-ci concèdera ses erreurs et demandera aux joueurs de les réparer.
Parmi les plus effrayantes reliques kuthites de l'Age des Ténèbres figurent des prisons magiques inviolables, dénommées miroirs de minuit, qui contiennent chacune un demi-plan permettant d’y enfermer toute créature. Stepan Boroi en a trouvé un dans les fondations du manoir familial et a passé un marché avec son prisonnier, une créature d’ombre enfermée depuis près d’un millénaire, afin de passer outre le droit d’ainesse. Quand le temps fut venu d’honorer sa part du marché, il se déroba et les ennuis commencèrent peu après. Les joueurs devront donc entrer dans le miroir et se débarrasser de la créature d’ombre, ainsi que du Cœur du miroir, une créature encore plus pernicieuse, responsable de l’épidémie actuelle.
Cette fiche a été rédigée le 21 avril 2018. Dernière mise à jour le 11 juillet 2018.
Je critique souvent les aventures D20 pour leur manque de maturité, à savoir une part trop importante donnée aux combats, souvent sans logique particulière. Pour ce que j’en ai lues, les aventures de Pathfinder, notamment dans l’univers de Golarion, tendent à se démarquer de cette absence de logique et y parviennent parfois avec brio. En tout cas, les compétences Diplomatie et Intimidation sont souvent mises à contribution et leur succès a toujours un effet important.
Pour en revenir à cette aventure, elle présente des inspirations issues de Ravenloft ou même d’Earthdawn et conviendra aussi à n’importe quel univers de Dark Fantasy ou de Sword and Sorcery. Pour ma part, j’ai immédiatement pensé à Kull et aux « Miroirs de Tuzun Thune » en lisant le pitch et la lecture m’a conforté dans cette idée.
La récompense de RPG Superstar n’est absolument pas volée. Cela fait une éternité que je n’avais pas lu une aventure d’horreur et de fantasy aussi bien écrite et aussi immersive (imaginons les films de la Hammer en noir et blanc, avec la brume omniprésente, les sons étouffés et des personnages mystérieux). Il y a très peu de combat, mais ils ont tous un sens. Les compétences que j’ai citées plus haut sont importantes mais pas acquises, il faudra vraiment pousser certains PNJ dans leur retranchement pour en tirer des informations, tellement ils sont accablés par la peur, le remord et/ou la haine.
J’apprécié énormément cette aventure pour son côté horreur gothique, mais aussi son originalité : le baron n’est ni une créature assoiffée de sang, ni un savant fou, mais une victime de ses propres machinations, un fils cadet ambitieux subjugué par sa jalousie et sa soif de pouvoir, mais qui se révèle au final un chef plus apprécié de ses villageois que ne l’était son prédécesseur. Cet aspect psychologique troublé apporte une ambiance qui fait généralement défaut dans les aventures estampillées D20 et ses systèmes antérieurs. Pour moi, c’est l’une des meilleures aventures de Dark Fantasy qu’il m’ait été donné de lire, même si l’on n’échappe pas aux objets magiques en récompenses et à certains combats pour justifier une aventure de niveau 4.
Critique écrite en avril 2018.
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