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Only after disaster can we be resurrected. (Tyler Durden)

Orc'idée, le retour de la vengeance

Par Jérôme 'Ficheur fou' Bianquis

Rubrique : Reportages
Date : 21 octobre 2014

Pour commencer, je subis la vengeance des éléments, qui par la magie d'un glissement de terrain bloquant la voie transforment un trajet d'une heure en train en galère de trois heures, avec attente en gare et circulation en autocar. Ceci venant après une journée professionnellement chargée, je suis KO en arrivant chez Patrice, qui comme l'an dernier a la bonté de m'accueillir pour le week-end, et même de me véhiculer. Et cette fois, nous avons du renfort avec la présence de JeF.

Le trajet du samedi matin se fait sans encombre, y compris le co-voiturage de Cédric et de sa fille. Discussion à l'accueil avec Pedobear (ou, disons, un bénévole que je surnomme ainsi pour son air de gros nounours pervers). Certaines tenues ont la grande classe :  chapeau, lunettes et manteaux sont courants, sans compter une bénévole superbe dans un tailleur pantalon blanc. C'est le thème de l'année : Orc'idée sur son 31, pour fêter, je suppose, les 20 ans de la convention.

L'association d'en face de l'accueil, qui chaque année propose jeux et défis, permet cette fois-ci de tirer à la catapulte sur une cible, voire même sur leur président.

Discussion avec le Grümpf sur le succès inattendu de la série de ses jeux de rôle de poche, série qui lui permet de payer ses dettes, ce qui n'est pas courant dans le jdr français. Il a Nox quasi prêt et Shelter 17 qui demande encore à être revu et corrigé, après avoir été déchiré par Brand en partie test.

Greg, sa montre binaire et ses bimbos ne sont pas loin de nous. Un personnage tri-classé Rokugan – FFJDR – SDEN est notre voisin, comme à Octogone, mais cette fois-ci nous avons une table chacun. C'est moins intime.

Longue discussion avec Jérémie Rueff de l'éditeur associatif Les Écuries d'Augias sur les souscriptions, l'auto-édition, les auteurs amateurs, etc. Je lui fait passer le texte du fondateur d'Onyx Path sur les enseignements de la souscription.

Nathanaël, passager clandestin du GRoG, passe dire bonjour, depuis son lointain Québec. Il discute aussi avec Oracle Patrice. Silhouette à la Solomon Kane, quelle élégance, Nathanaël !

Brand arrive dans l'après-midi, bien chargé. Il a croisé Cédric qui partait et qui a donc pu récupérer son écran Ryuutama. Le supplément qui doit accompagner l'écran doit arriver d'ici un mois.

Il y a déjà bien longtemps que JeF a disparu dans les Halls de la Cité, il ne réapparaîtra que bien plus tard, changé par son expérience. Décidément, lui qui n'aimait pas les jeux à classes...

Je pars visiter le reste de la convention. Mais je tombe sur LG et Brand en pleine discussion sur la place, et je me branche dessus. Plus tard, nous avons une discussion personnelle à cœur ouvert avec Brand. Du coup, il manque de temps pour préparer sa conférence, la mienne n'en paraîtra que meilleure ! Vengeance. Je ne sais pas de quoi, mais vengeance.

En attendant les conférences JDR, j'assiste à la conférence de présentation des associations de GN de la région. La salle n'est pas grande, mais sans doute suffisante, et ils ont un vidéo projecteur. Certaines veulent mêler le GN à l'allemande et à la française, quoi que ça puisse vouloir dire. Il y a en a une qui fait du film de kung fu pop avec Slam parce que le rap c'est trop dur. Ils ont des ennuis avec les joueurs US pour cause de blancs déguisés en asiatiks ou afro. Apparemment, là-bas, c'est tabou. Mais les joueurs nordiques sont plus compréhensifs.

Ils sont organisés : même leurs binouzes sont annoncées sur l'almanach du gniste boiteux !

Conférence de Brand : la grammaire du JDR. Pourquoi le jdr, contrairement au cinéma, n'a pas encore la liste des règles possibles et de leurs effets en jeu ? Il utilise les trois états de A. Comte : état théologique, MJ de droit divin, état métaphysique, MJ et contrat social, état rationnel, MJ et boite à outils. Il parle du rôle des panneaux routiers pour un code de circulation et de ses effets dans la vie.

Puis conférence de LG sur les outils d'improvisation. Il différencie l'univers, le canevas (scénario?) et le récit ( la partie?). On ne revient pas sur le récit, mais le canevas est infiniment adaptable. Je dors en partie pendant son intervention, non pas que son talent soit en cause, mais la journée difficile de la veille revient se faire payer, avec les intérêts.

Je fais ma conférence, avec le powerpoint mis au point pour la japan expo. Conclusion, il est à revoir. A la fin, les questions portent surtout sur le GRoG, comment participer, etc. Certains dans la salle sont des anciens matelots et nous soutiennent en expliquant que c'est moins difficile qu'il n'y paraît de ramer sur le GRoG. Que leur nez s'allonge, et vous qui les croyez, fuyez, fous que vous êtes !

Le retour est un peu allongé par un gps facétieux, et la nuit est donc courte.

Le trajet du lendemain matin est plus rapide pour cause de gps plus efficace que la veille. Il a senti approcher la poubelle et se tient à carreau. Mais la fatigue se fait encore sentir. Et les routes suisses me donnent parfois mal au cœur.

Une courte balade en ville, pour repérer l'autre site de la convention : un château au bord du lac qui contient le musée suisse du jeu. Pierre daigne enfin me faire jouer à Synchrone. Il explique longuement le background, mais brièvement la situation actuelle et les règles. Je lui suggérerai plus tard d'inverser les proportions pour une partie de découverte. Mon tigre de 3m50 et 250 kilos cherche son père chez tous les ani-rats, et il y en a un à la table. Nous mettons deux heures à démarrer : négociation avec un clodo pour la carte du trésor, épouillage du vaisseau, équipement martial de tous...

Figure dans le scénario un U-boot de la seconde guerre mondiale, ainsi qu'un vaisseau vivant et divers problèmes fantomatiques. Du coup, les négociations prennent un tour surréaliste.

Un clay-o-rama a lieu pendant ce temps, avec départ course, comme d'habitude. Lionel Jeannerat se distingue en costume XIX°. Les monstres en pâte à modeler se battent férocement. Le tapis rouge qui glisse ne casse personne, par chance. C'est classe, certes, mais dangereux.

Nous saluons tout le monde, et rappelons à certains exposants les usages possibles d'un profil d'éditeur sur le GRoG. Il faut vraiment faire ce mail d'explication. Une courte balade pour découvrir les autres salles, celles du sous-sol. Il y a un labyrinthe obscur avec effets sonores qui a servi à une murder party.

Les organisateurs ne sont pas mécontents de cette édition en un nouveau lieu. Cinquante tables de jdr est un score honnête. Certes, la fréquentation est moindre que l'année précédente, mais un nouvel emplacement et des problèmes de dates font que c'est déjà pas mal. Ils réfléchissent à revenir à une date de printemps pour la prochaine édition, plus cohérente avec les calendriers des associations de GN. Quant au lieu, c'est aussi en discussion, même si le musée du jeu est semble-t-il ravi de l'événement. La cérémonie des vingt ans d'Orc'idées, que nous avons ratée pour cause de trajet de retour, a vu une responsable locale souhaiter accueillir la manifestation pour les vingt prochaines années.

Ici aussi, le manque de bénévoles pose des problèmes, surtout pour renouveler les postes de responsabilité, comme par exemple le président. En tout cas l'accueil était impeccable, et le GRoG était grandement le bienvenu.

Le logement proposé pour les participants : un abri antiatomique de la protection civile. Apparemment un classique en terre helvète. Le confort n'était pas garanti, même si c'est sans doute une expérience à tenter au moins une fois dans sa vie. Heureusement que la délégation du GRoG pouvait profiter de l'hospitalité de Patrice, le trajet vers la convention est plus long, mais le confort est incomparablement supérieur.

Un horaire de retour parfaitement minuté permet de poser JeF à la gare de Genève avec une heure et demie d'avance pour son train et moi avec une heure et cinq minutes, ce qui me permet de prendre le train précédent, de surcroît pas trop plein. Voila un trajet qui me change agréablement de l'aller !