Le « Jeu vivant » a toujours fait partie de ma vie. Avant mes 10 ans, quand mes parents invitent leurs amis, je crée des jeux interactifs pour divertir leurs enfants. Une sorte de Fort Boyard avant l’heure avec autant de jeux d’esprit que de chasse au trésor. Les livres m’attirent peu à cette époque mais quelqu’un m’offre un jour un « Livre Dont On Est Le Héros » (le Talisman de la Mort, dont la couverture me hante encore) qui me fait découvrir une lecture interactive ! Enfin, je peux faire des choix dans l’histoire ! Et ma première idée n’est pas d’en acheter d’autres mais d’en créer ! Ces ébauches de labyrinthes ludico-littéraires se sont perdues dans mes différents déménagements.
Je découvre le jeu de rôle autour d’une table à l’étranger en 1993, avec Stormbringer, mais les deux seuls souvenirs qu’il m’en reste c’est d’avoir incarné un melnibonéen et la possibilité d’exploiter ma créativité, sans retenue. Malheureusement, de retour en France, hormis une partie de Cthulhu, tout s’arrête net. J’oriente mes créations vers d’autres supports. Le jeu de rôle est absent mais la créativité bat son plein. J’enchaîne les ébauches de romans, les nouvelles, les fanfictions, les dessins, les blogs. Je m’inspire des légendes pour leur donner corps d’une façon inattendue. Tout est bon pour raconter des histoires qui utilisent l’un de mes thèmes de prédilection : le Temps et comment on peut en jouer dans un récit. Je me nourris des films qui parlent de voyages dans le temps, de paradoxes de l’écrivain, de boucles temporelles. J’analyse les concepts : tel auteur se permet de changer le passé, tel autre estime que tout est écrit et immuable.
C’est à la fac que je croise des joueurs avec qui je commence plusieurs campagnes sans jamais les finir (D&D3 Eberron, les 5 Anneaux, COPS et d’autres). Puis on me demande si ça m’intéresse de mener ma propre partie. J’aligne quelques caractéristiques sur le papier, j’imagine ce qui peut constituer un test validant une action, les statistiques qui se cachent derrière et je me lance dans une soirée en total impro. Elle dure 9h. Elle se termine le 5 mai 2005 vers 5h du matin. Cette aventure pose, l’air de rien, les bases de ce que sera MAGNA.
On me réclame une suite. Je construis le scénario qui lui-même m’aide à structurer l’univers. Et nous nous lançons dans une quête, puis une autre, puis une campagne qui deviendra Un jour sans fin, la première saison de cette gigantesque épopée. Ce groupe de joueurs continue aujourd’hui d’être le moteur de ma création et joue encore à MAGNA, une fois toutes les 4 semaines. Avec eux, j’ai aussi découvert Trinités, Numenéra, Cendres et plus récemment Ptolus et The Sprawl. Trinités est d’ailleurs le jeu auquel j’ai joué le plus longtemps en tant que joueur. Mark Adams, mon écrivain/pigiste de l’occulte, m’a accompagné dix longues années dans cet univers qui m’a fait connaître les XII Singes et leurs créations. Par la suite, trois autres groupes ont commencé la même campagne, dont deux jouent encore. Cela m’a permis de mieux construire l’architecture principale des six premières saisons de MAGNA.
Comment MAGNA est arrivé chez les XII Singes ? Un post lancé sur Facebook en les citant, suite à un rêve faussement prémonitoire. Ils ont répondu. On est rentré en contact et c’était parti. J’ai appris ensuite que l’un d’entre eux avait déjà joué à ma table lors d’une convention Eclipse à Rennes et l’avait peut-être mentionné en interne. L’avenir actuel (octobre 2024) est rempli de parties de démo de MAGNA. Aucun autre projet de jeu de rôle n’est dans les tuyaux de façon officielle, mais mes besaces sont emplies de parchemins magiques qui recèlent d’autres trésors, mais chaque chose en son Temps.
Pour en savoir plus :
Cette bio a été rédigée le 15 septembre 2024. Dernière mise à jour le 3 octobre 2024.
