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Dans le jdr, il y a plus d'égo que de talent

Stéphane Sabourin

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« Argh, non, pas le Balrog !!! » En 1980, ce hurlement était devenu familier dans notre bande de copains, lorsque nous passions des heures enfiévrées à jouer au Château des Sortilèges, un formidable jeu en encart du mythique magazine Jeux & Stratégies qui nous entrainait dans l’exploration d’un château peuplé de créatures étranges : des elfes, des gobelins, des minotaures, des magiciens, et les deux plus redoutables d’entre elles, véritables terreurs dessinées sur des petits pions, causes de nos cris de panique lors de leur apparition sur le plateau de jeu : un Dragon et un Balrog !!

Plus étonnant encore était le descriptif, dans les pages de ce même magazine, d’un autre jeu au titre prometteur, Donjons & Dragons, qui projetait, pour nous adolescents avides d’aventures, de nous emmener bien plus loin que ce Château des Sortilèges qui nous comblait tant. L’un de mes amis se procura rapidement, dans une petite boutique de jeux parisienne joliment baptisée Jeux-Thèmes, la mystérieuse boîte en version originale (parée d’une volée de feuillets comprenant la traduction française tapée à la machine), ainsi que quelques figurines et un assortiment de dés étranges et colorés.

Et voilà, nous étions mordus !!... Le virus D&D ne tarda pas à faire son effet et prit rapidement la place de Château des Sortilèges. De joueur, je devins meneur de jeu (par mon envie de créer mes propres intrigues... et aussi par la paresse de mes potes que la lecture des règles rebutait ^^). Puis, passée une longue période de sessions frénétiques à la lueur des torches et du papier quadrillé, je fis l’acquisition en 1982 de DragonQuest (SPI), jeu de rôle qui allait faire exploser les murs des donjons gygaxiens et de mon imaginaire pour nous offrir, à mes amis et à moi, et ce pour des années, des univers sans limites, des légendes et des mythes à portée de main et des années de grandes aventures en seulement trois minces livrets.

D&D alla donc rejoindre le Château des Sortilèges pour de bon dans le placard, car après les années DragonQuest, je me pris ensuite de passion pour la gamme Fantasy Games Unlimited et notamment quatre de ses titres qui allaient devenir nos jeux de prédilection : Chivalry & Sorcery, Space Opera, Bushido et Daredevils. Ces jeux, certes d’un graphisme austère et spartiate, avares d’illustrations, ont tout de même enflammé mon imaginaire au détour de phrases évocatrices, de mots judicieusement choisis, et sont rapidement devenus les favoris de notre groupe de joueurs réguliers (avec toujours votre serviteur derrière le paravent). D’autres titres vinrent rejoindre les rangs de notre ludothèque, tels Légendes Celtiques, Légendes des Mille et Une Nuits (deux bijoux de création française), Marvel Super Heroes  et Top Secret de TSR et le légendaire James Bond 007 de chez Victory Games.

Toutes ces lectures assidues pour des jeux dans la langue de Shakespeare auront eu pour effet beaucoup plus d’impact sur mon niveau d’anglais que les cours soporifiques de mes années lycée par cette chère Mme Suzini. Mon amour pour le dessin s’en est d’ailleurs aussi ressenti car désormais je passais mon temps à crayonner des personnages pour illustrer nos fiches et nos scénarios.

Puis, comme pas mal de joueurs de la 1re heure, j’ai abandonné pour un temps le jeu de rôle vers 1995 pour revenir derrière l’écran en 2008. C’est ma passion pour le Sword’n Sorcery, les nouvelles de Robert E. Howard et les aventures d’un certain Cimmérien né de sa plume qui me poussera à acheter la gamme Conan de Mongoose que j’allais abandonner rapidement pour un titre qui allait me convenir davantage : Barbarians of Lemuria... L’époque de mes années étudiantes, celle où je pouvais me perdre des heures durant dans des livres de règles compliquées, était révolue, et à présent il me fallait des titres rapides à préparer, faciles à prendre en main, et toutefois séduisants à lire. Puis j’ai jeté mon dévolu sur Hollow Earth Expedition, The Void RPG (Wildfire) et Aux Confins de l'Empire, et je continue à mener ces jeux avec un plaisir toujours renouvelé.

Et ma passion pour le dessin dans tout ça ? C’est en navigant au gré des forums et des pages Facebook que j’ai eu mes premières propositions d’illustrations pour des publications sur le JdR. La toute première vint des USA en 2011 pour une petite maison d’édition (Red Ram Studios) qui mettait au point Swords of Almuric, un supplément de campagne pour Barbarians of Lemuria et OD&D basé sur Almuric, roman  de l’auteur Robert E. Howard. J’ai pris beaucoup de plaisir à participer à la mise en image de scènes de ce roman qui avait tant marqué mes lectures d’adolescent. D’ailleurs ces dessins restent une de mes plus grandes fiertés car ils sont ma toute première réalisation pour un support rôliste publié et aussi un juste retour des choses, mon hommage personnel et passionné à Robert E. Howard, auteur à l’origine de ma passion pour l’Heroic Fantasy (j’avais 12 ans et c’était 3 ans avant de faire rouler mon premier dé à 20 faces).

Puis j’ai également participé, avec une vingtaine de dessins, à Grimtooth 3.0, au supplément Class Warfare pour la VF Dungeon World II, pour les jeux Gothlied de Nicolas Tovaritch et SuperSix d’Eric Blaise. Une autre proposition pour des illustrations en noir et blanc venue d’Outre-Atlantique plus récemment pour Realms of Fantasy RPG, un jeu de rôle oldschool aux éditions Mythopoeia Games Publications. J’ai pu aussi réaliser des couvertures et des dessins pour des webzines comme Le Donjon du Dragon, Les Chroniques d’Altaride ou le programme youtube Icosaèdre... et puis une pelletée de gribouillages parodiques sur le JdR, éparpillés au gré des pages facebook et des forums fréquentés !

Bon je ne suis pas professionnel ni ne gagne ma vie avec le dessin pour le jeu de rôle (je n’en ai pas le niveau) mais mon moteur principal est et sera toujours le plaisir d’œuvrer pour notre passion commune et d’y partager en images le résultat de toutes ces inspirations gagnées pendant toutes ces années autour d’une table de JdR.

A présent (mai 2018), je joue de façon assez régulière à la Bibliothèque Louise Michel dans le XXe Arrondissement de Paris. Ce très accueillant établissement offre régulièrement aux usagers des sessions de découverte de jeux de rôle pour tous les âges et tous les niveaux. J’ai la grande joie d’être très souvent sollicité par les organisateurs pour animer des tables pour mes jeux favoris : Hollow Earth Expedition, Barbarians of Lemuria, Marvel TSR Superheroes et Star Wars Aux Confins de l’Empire, avec très souvent un très jeune public entre 9 et 12 ans, dont l’enthousiasme est communicatif et tonifiant.

Lors de mes années « sans jeu de rôle », j’ai voyagé plusieurs fois au Japon et y ai rencontré mon épouse (nous vivons actuellement en France avec nos deux enfants). C’est pendant ces longs séjours aussi que mon style de dessin (je suis un autodidacte biberonné aux comics américains et aux illustrateurs des Humanoïdes Associés) a pris une claque avec la culture et l’esthétique japonaises, notamment le style dit « Heian » (période artistique faste de l’Archipel allant du VIIIe au XIIe siècle). Cela a indéniablement apporté toute une remise en question de ma façon de crayonner. Une autre de mes passions, avec le dessin, est le cinéma, dont je fais découvrir les classiques ainsi que les nouveautés à mes enfants qui en sont friands.

En projet, je travaille depuis des années sur un projet de roman graphique ayant pour thème principal le mythe de Lilith, la Succube Suprème , 1re femme d’Adam et archétype de la Femme Fatale, bien connue des rôlistes. J’ai accumulé sur son sujet un bon nombre de bouquins, textes, essais et illustrations pour au final mieux m’éloigner du folklore traditionnel attaché à elle et les images de pinup démoniaque/vamp sexy qui lui collent à la peau depuis des siècles. Au fil des ans, mon intérêt pour cette figure mythologique a dépassé un tel stade qu’elle en est devenue en quelque sorte ma « muse » permanente à la symbolique plus qu’abondante. Le script de mon projet est écrit, le storyboard est en cours et ça devrait prendre forme... mais quand ?

Ouvrages Professionnels

Illustrations
Parution
Gamme
Editeur
40 Ans de Jeu de Rôle Tome 1 : 1974-1983
première édition
juillet 2017Compilations et CollectionsCour d'Obéron (La)
40 Ans de Jeu de Rôle Tome 2 : 1984-1993
première édition
septembre 2020Compilations et CollectionsCour d'Obéron (La)
40 Ans de Jeu de Rôle Tome 3 : 1994-2003
première édition
septembre 2022Compilations et CollectionsCour d'Obéron (La)
Class Warfare
première édition
juillet 2016Dungeon World500 Nuances de Geek
Jeu du Destin II – Deck #1 (Le)
première édition
octobre 2023Dungeon WorldDesigned by Acritarche
Jeu du Destin II – Deck #2 (Le)
première édition
octobre 2023Dungeon WorldDesigned by Acritarche
Kit de Découverte
première édition
septembre 2017SuperSixAuto-édition
Pièges de Grimtooth 3.0 (Les)
première édition
décembre 2014Générique : Médiéval-FantastiqueNarrativiste Editions
Seigneurs des Arcanes
première édition
mars 2021Seigneurs des ArcanesKréashtag

Cette bio a été rédigée le 5 février 2015.  Dernière mise à jour le 7 mai 2018.