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Recommandé par les éleveurs de rôlistes

Romuald 'Aliath' Renaud

Création et rédaction

Identité

  • Nationalité : Français
  • Pays : France

Biographie

Comment en suis-je arrivé à faire du JdR ? Plus de 30 ans de JdR, cela date. Aussi loin que je me rappelle, une image me revient à l'esprit de façon récurrente lorsque j'essais de me rappeler ma première expérience rôlistique ! Les livres dont on est le héros ! Ce petit bouquin a révolutionné ma vie, je ne me rappelle plus comment je me le suis procuré. Mais ce qui est sûr, c'est que j'ai contaminé toute l'école primaire dans laquelle j'allais, et que surtout cela m'a donné goût à la lecture.

Mais qu'est-ce qu'un "livre dont on est le héros" ? Un livre dont vous êtes le héros est un livre moitié roman, moitié jeu, dans lequel vous devenez le héros d'une aventure fabuleuse. A chaque page, vous avez à relever de nombreux défis, et les choix que vous faites vous mènent sur des chemins divers où vous avez toutes sortes de batailles à livrer. Avec pour seuls objets un crayon, une gomme et deux dés, vous allez pouvoir jouer le rôle du personnage principal du livre. Ce personnage sera représenté par une fiche sommaire sur laquelle figureront ses traits principaux. Ce sera alors à vous, au travers du livre, de le guider dans son aventure, et finalement de l'amener à la victoire. Alors là, la fibre du collectionneur aigu apparaît : on achète tous les livres qui sortent. Tous les cycles : Loup Solitaire... Puis un jour, une boîte en plastique fait son apparition... De la même collection que les livres, cette boîte est un nouveau système de jeu ! L'Œil Noir est né !

Seul petit hic : ce jeu n'est plus un plaisir solitaire mais doit se jouer en groupe... Je vais devoir jouer avec des copains ! Premier problème, trouver le copain ou les copains qui veulent se lancer dans cette chose étrange... Eh bien ce ne fut pas si compliqué que cela, les personnes bizarres s'attirant, un petit groupe se forma très rapidement... Lecture des règles, assimilation des règles, achat des suppléments, tout se mit en place dans la bonne humeur. Après moult discussions à la récré de 10h30, un maître de jeu fut désigné... Première partie pratiquée, les campagnes, le début du grosbillisme, très vite nous nous aperçûmes de l'aspect très limitatif du jeu et de l'Univers... Un des mes copains nous trouva alors un jeu de remplacement toujours dans une boîte mais de couleur rouge : Dungeons & Dragons nous tendait les mains, ce fut une relation passionnelle avec le système de Gary Gygax. Très intense, mais brève, car au détour d'une après-midi de jeu, un nouveau copain nous sortit : Advanced Dungeons & Dragons !

Alors là, plus de limite de niveau, de race, de profession, d'univers : tout était gigantesque. Des suppléments à foison, la découverte de la langue anglaise nous ouvrait des possibilités encore insoupçonnés. Tout était désormais possible... L'enfant avec son petit livre devenait un ado boutonneux de niveau 15 avec sa sainte justicière, puis un elfe noir lorsque la permission de sortie du soir fut donnée. Une sorte de fonctionnement clanique se mit en place dans le groupe de copains. On vivait, on pensait, on respirait JdR. Nous étions détenteurs d'un secret que le commun des gosses de notre âge ne pouvait concevoir. Nous avions la puissance de notre imaginaire, et la solitude aussi de notre univers.

Nous passâmes par tous les stades de l'évolution rôlistique : nous avons voulu de l'or, des objets magiques, de la puissance, des femmes pour nos personnages, puis tout en même temps. Nos personnages suivaient notre vie réelle, ils reflétaient de façon exagérée les fantasmes de notre adolescence, et dessinaient peu à peu le fond de l'adulte que nous allions être. Le groupe de joueurs continua à exister avec ses départs, ses nouveaux arrivants, ses joueurs qui marquent d'une empreinte lunaire le groupe mais aussi ses boulets, ses testeurs de JdR sans grande imagination. Parallèlement, le monde du JdR français grandit. Des magazines comme Infojeux, Casus Belli squattaient le haut du pavé. Chaque mois nous attendions la sortie du nouveau Casus avec impatience. Ces magazines allaient jouer un rôle fondamental dans la continuité de notre activité. Ils nous permirent de découvrir d'autres jeux : Stormbringer, Cthulhu, Hawkmoon, JRTM. Et surtout nous permirent de parfaire notre culture rôliste par la littérature, l'histoire.

Notre activité pouvait trouver des sources d'inspiration dans des myriades de domaines autour de nous. Nous adaptions notre univers réel à notre vie imaginaire afin d'en devenir un carburant. Avec le recul, j'avoue que c'est une période que je n'affectionne pas vraiment, je pense avoir été sur la ligne pendant quelques mois. Certains quotidiens de l'époque ont diabolisé ainsi le JdR, je pense qu'il y avait une certaine part de vérité dans leur article avec le recul. Mais finalement la découverte de la gent féminine me permit de sortir un peu de ma bulle.

Mais retournons à nos moutons : comme je le disais auparavant, notre groupe, par l'intermédiaire de revue de JdR, expérimenta d'autres systèmes de jeu : Paranoïa, JRTM, Rolemaster, Star Wars, et j'en passe. Mais ce fut le système Oriflam avec Stormbringer, Hawkmoon et plus tard RuneQuest qui nous fixa. Je pense pouvoir affirmer que c'est à cette période que nous redécouvrîmes le JdR. Un système qui nous semble toujours autant réaliste, des univers fournis et cohérents. L'adolescence était passée, nous étions plus mûrs. Nous avons vraiment à ce moment créé un univers dans chaque JdR auquel nous étions fidèles. Un univers non pas centré sur nos personnages, mais évoluant indépendamment des actions de ces derniers. Une sorte d'âge d'or de l'imaginaire planait sur nos séances.

Parallèlement, notre groupe devint plus soudé, plus intime, d'ailleurs tous les membres de ce groupe restent mes meilleurs amis. Le monde réel a supplanté le monde imaginaire. Nos persos ont évolué avec nos vies, on a tous pratiquement quarante balais à l'heure actuelle (décembre 2011) avec ou sans enfant, et on aime toujours autant se retrouver pour une partie de dés.

Ce n'est pas un bilan d'un rôliste en crise existentielle, mais juste un flash-back que je voulais coucher sur papier. Un flash-back où certains rôlistes pourront trouver des points communs avec leur histoire. Ce n'est pas un épilogue juste un marqueur à un point t de notre vie.

Aliath
A Tonio, Lolo et notre bien-aimé Matthew.

Ouvrages Professionnels

Création et rédaction
Parution
Gamme
Editeur
Weight of Years
première édition
avril 2011AmnesYa 2k51Studio Deadcrows

Cette bio a été rédigée le 10 mai 2011.  Dernière mise à jour le 30 décembre 2011.