Mihály Zichy fait partie d'une famille de la noblesse hongroise remontant au XIIIe siècle. C'est un contemporain de Gustave Doré, de quatre ans son cadet, avec qui il a échangé et qui a eu de l'influence sur lui, et inversement sans doute. Tous deux furent considérés comme des génies en leur temps, et leur renommée vient de leurs travaux d'illustration de livres plutôt que de leur peinture.
En parallèle à des études de droit, il fréquente une école de dessin et poursuit dans cette voie. Plus tard, il devient professeur d'art à Saint-Pétersbourg, en Russie où il passera l'essentiel de sa vie et où il mourra. Il maîtrisait une variété de techniques comme l'aquarelle, l'huille, le crayon, le fusain et l'encre. A partir de 1859, il devient peintre officiel à la cour du tsar et ce jusqu'à sa mort en 1906. Il aura connu quatre tsars différents. Malgré son poste officiel, il voyage beaucoup et passe même plusieurs années à Paris entre 1874 et 1879. C'est là qu'il rencontrera divers peintres et dessinateurs français comme Gustave Doré (déjà aperçu en 1862), mais aussi qu'il réalisera de nombreux dessins érotiques très détaillés qui ne seront connus qu'après sa mort.
Son style s'inspire de la pensée libérale et de la fin du romantisme, et il illustre de nombreux ouvrages de la littérature russe ou hongroise. L'homme partageait manifestement des idées modernes, libérales et humanistes, sans doute restreintes par sa position à la cour et la retenue politique qu'il devait afficher. Il réalise Le Triomphe du Génie de la Destruction pour l'exposition universelle de Paris en 1878. Mais cette peinture est jugée trop antimilitariste et est interdite.
Un même extrait de cette peinture est repris, 135 ans plus tard, pour l'illustration de couverture en noir et blanc d'un supplément gratuit de Tenebrae, De Moines en Ours, puis d'autres par la suite. Et c'est ainsi qu'il rejoint son collègue Gustave Doré dans les pages du Grog.
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Cette bio a été rédigée le 18 août 2013. Dernière mise à jour le 9 janvier 2015.