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De Profundis

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Références

  • Gamme : De Profundis
  • Version : première édition
  • Type d'ouvrage : Livre de base
  • Editeur : Hogshead Publishing
  • Langue : anglais
  • Date de publication : décembre 2001
  • EAN/ISBN : 1-889749-35-7
  • Support : Papier
  • Disponibilité : Paru

Contributeurs

Contenu de l'ouvrage

Matériel

Livret à couverture souple de 32 pages.

Description

Le jeu se présente sous la forme de lettres, écrites entre le 25/12/98 et le 22/11/99, qui racontent la transcription d'un jeu que l'auteur des lettres a vu en rêve.

Après une introduction présentant le rêve en question, et le concept de psychodrame, la première partie raconte en détail la première façon de jouer, par lettres, l'auteur mettant en garde contre la correspondance par e-mails. Chaque lettre aborde une notion différente : comment créer un personnage, comment interagir entre joueurs, comment respecter l'ambiance, comment mettre en scène la mort de son personnage, comment prendre contact avec un joueur inconnu, comment constituer une société, etc.

Les deuxième et troisième parties, beaucoup plus courtes, parlent du "psychodrame de terrain" et du jeu solo.

En annexe, on trouve une formulaire pour rejoindre les joueurs de "De Profundis" enregistrés chez l'éditeur, et une présentation du psychodrame : concept, mécanismes...

En français, ce jeu est édité par Edge Entertainment et publié par UbIk.

Cette fiche a été rédigée entre le 8 mai 2000 et le 8 mai 2009.  Dernière mise à jour le 22 mai 2023.

Critiques

Xavier Spinat  

Mmm... Voilà un jeu qu'il est difficile à critiquer.

D'abord, c'est un OVNI (encore plus que les autres publications "New Style" de Hogshead, à mon avis). Tout le monde n'aimera pas, car ce n'est pas vraiment un jeu de rôle (au sens classique du terme).

Ensuite, soyons clair, ce jeu ne s'adresse qu'à une petite minorité de rôlistes... il est "expérimental", dans la mesure où il n'est pas centré sur l'intrigue, sur l'histoire ou sur l'action. Il est centré sur "le psycho-drame".

C'est à dire l'évolution de l'état d'esprit des personnages, le changement de leurs perceptions au fil de la narration.
Car l'horreur lovecraftienne et les sentiments décrits dans les récits ne sont pas objectifs : ce ne sont pas des faits ou des images. Tout vient des impressions décrites, des métaphores, de la progression des descriptions, de la parole écrite qui essaie de transmettre quelque chose d'indescriptible : des sensations, des sentiments...

Bref, vous saisissez le challenge. Il s'agit de savoir écrire, de savoir "faire vivre" un personnage dans son intimité psychologique et dans son intériorité mentale... (see what I mean?) Moi, je ne sais pas trop si je me sens de le faire. Et déjà que j'ai du mal à trouver des joueurs pour des parties de "Il était une fois", je crains que De profundis s'adresse à une communauté restreinte (et désuète?) d'épistoliers motivés (dans la plus pure tradition des liaisons dangereuses, finalement).

Il faut s'interroger : ai-je vraiment au fond de moi cette envie d'écrire , d'écrire ces choses?

***
Je me souviens de ce temps où je me mettais à mon bureau, de bonne heure, et où je prenais consciencieusement ma plume pour écrire... mais depuis cette étrange journée d'Octobre 99, quelque chose s'est évanoui et je ne ressens plus ce violent besoin d'exprimer mes pensées sur le papier. Pourtant, je réalise maintenant que la rencontre d'hier avec Monsieur J a réveillé un peu ces vieilles habitudes, comme une douleur lointaine et lancinante qui marcherait le long d'anciennes cicatrices. J'avais presque oublié le goût de ces instants.

Mais j'ai trop attendu pour parler de ce qui s'est passé ce jour-là. D'autres pourraient marcher dans ces allées que j'ai voulu éviter. J'hésite encore à tout révéler, mais autour de moi, les éléments semblent conspirer pour que j'écrive ce que j'ai trop longtemps tu : l'ampoule de mon chevet a encore grillé, les volets claquent en rythme dans le vent, mes chats trop nerveux sont cachés je ne sais où, le chauffage mal réglé dégage une chaleur étouffante... Même le bruit de l'horloge a quelque chose de menaçant. Cette hostilité me renforce dans ma décision. Je dois parler, je ne peux plus attendre.
***

Shzar  

Il a l'atout de l'originalité, c'en est presque une motivation pour les rolistes fatigués ou blasés. Un nouveau défi? Certainement mais sans doute un des plus difficiles.

C'est ambitieux de vouloir jouer sans scénario ni MJ, mais il faut avoir les moyens. Donc des joueurs capables d'êtres des MJs dans un jeu sans MJ, plein d'initiatives et capables de relancer les autres. Mais si les joueurs reussissent à créer cette entité, quel miracle : un organisme capable de s'auto-controler (de façon à limiter les écarts du type: un profond m'a tapé la causette et comme il puait, je lui ai refait la gueule à la grenade...), où chacun a la possibiliter de faire progresser le monde vers une expérience unique.

Finalement ce coté frankenstein finit par être la principale difficulté, surtout que l'auteur s'il a eu une bonne idée, est bon à enfermer. Chacun pense comme il le souhaite, mais la façon de jouer du psycho drame s'adresse aux psychopates (ou à leurs homologues les psychothérapeutes), et plusieurs fois dans ce petit livret on sent le débordement venir (...il faut penser que ce que vous écrivez est vrai, que le monde de Lovecraft est notre monde...), donc cela en fait un livre dangereux, pour les personnalités fragiles, mais aussi vis à vis des sempiternels détracteurs de la cause rôliste galactique.

Un ouvrage qui tient tout de ceux du mythe et la perte de santé mentale est pas très lointaine, mais pris avec plus de légéreté un bon moment et un vent nouveau sur l'horizon du JdR, surtout avec la possibilité de connaitre tous les participants dans le monde (le notre pas celui des psychos) et de pouvoir jouer avec eux. Mais il reste deux problèmes majeurs (tout étant relatif...):
- la correspondance, ça coûte des sous, même si 0.46 euro de temps en temps c'est pas la mort, par principe je n'invite pas mes joueurs à payer pour des parties.
- la couverture du bouquin est horrible ( 1D6/2D10 )

Reste la possibilité de lancer ça sur internet via les mails, mais l'auteur le décommande fortement, car ça enlève de l'ambiance, il faut taper sa lettre avec une vielle machine dans une cave sombre et surtout taper seul... un psychopathe je vous dit...

µ  

Très intéressant à lire, mais un peu difficile à mettre en pratique. Quand je dis un peu, je veux dire très difficile.

C'est un excellent jeu si on se sent l'âme d'un écrivain, si on sait écrire. Sinon, au mieux, on fait du Lovecraft en moins bien. Mais ce qui me pose le plus de problème c'est avec qui on peut faire ça. Ce n'est pas réellement un jeu "interactif", au bout d'un moment il n'y a plus qu'une seule personne qui joue, les autres (plutôt l'autre, car arriver à convaincre plus d'une personne me paraît difficile) étant spectateurs avec un vague espoir de pouvoir interagir. Alors oui, l'idée est très bonne mais semble peu réalisable.

Je n'ai parlé que du jeu Postal. Le jeu Dans-Le-Noir est plus simple à mettre en oeuvre bien qu'il faille réellement se prêter au jeu, le moindre élément discordant pouvant, plus que dans n'importe quel autre JdR, avoir pour effet de détruire irrémédiablement la partie.

Réellement littéraire, De Profundis donne envie d'y jouer mais c'est son application qui pose problème.... Il faudrait peut-être que je change de joueurs, moi...

Kurzak le maguze  

Qu'on se le dise : De Profundis est l'aboutissement du jeu de rôle. N'interprétez plus des psychopathes qui rencontrent des monstres : mettez-vous dans leur peau, imaginez ce que peut ressentir un homme prêt à mourir pour échapper aux créatures cosmiques.

Bien sûr, ce jeu est dangereux : ceci est précisé dès la première page. Mais c'est ce danger qui est jouissif. Pour moi qui me sens l'âme d'un écrivain, je ne puis trouver de mot qui puisse décrire totalement la splendeur, l'idée brillante et... profonde qu'est De Profundis. De toute facon, je n'attendais pas mieux de la part de la gamme New Style...

Les éditions mentionnées sont celles de la version originale. Vous avez décelé une erreur ou une correction nécessaire, ou encore vous souhaitez compléter la description ? N'hésitez pas à contacter la passerelle !

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