Livre à couverture souple à rabats de 198 pages.
Le Dieu Voilé, sous-titré Chroniques Lémuriennes 2, est une grande saga en cinq scénarios qui se déroule en Lémurie et qui contient les ressources nécessaires pour la faire jouer.
Il s'ouvre sur quelques pages de garde, puis de titre, de copyright, les Crédits, et la Table des Matières (4 pages pour le tout).
Le cœur de l'ouvrage s'ouvre sur Nouvelle Carrière, l'Astrologue (7 pages), une aide de jeu qui offre la nouvelle carrière éponyme. Le lecteur y trouve un bref historique, les techniques d'astrologie en termes de règles, les liens plus ou moins étroits entre astrologues, alchimistes et sorciers, et des trésors de l'astrologie antique. Puis l'ouvrage propose la description de trois cités de la Lémurie :
Vient ensuite Le Dieu Voilé (154 pages), qui est une campagne qui va, entre autres, conduire les personnages dans les trois cités précédemment décrites. Elle contient diverses aides de jeu telles des lettres, une carte de l'île de Kryphondus ou encore le profil des PNJ et créatures, le tout abondemment illustrés avec des plans, des scènes, des créatures ou des personnages. Dans cette campagne, les personnages devront comprendre les raisons de "dérèglements" étranges entre la Vie et la Mort qui pousse le Dieu Nemmereth à la colère, et sauver ni plus ni moins la cité de Satarla de son courroux. Après une présentation détaillée (8 pages), la campagne se décompose comme suit :
La campagne (et l'ouvrage) se conclut avec ses Protagonistes (2 pages), la Chronologie récapitulative de la saga du Dieu voilé (1 page), la carte de L'Ile de Kryphondus (1 page), 4 fiches de soldats de nef volante (1 page) et une page de garde.
Cette fiche a été rédigée le 7 mars 2020. Dernière mise à jour le 19 novembre 2021.
Vous l'avez demandé, vous voilà servi ! Le Dieu Voilé (Chroniques Lémuriennes 2) est une grande Saga (150 pages en gros) en cinq scénarios avec en prime les descriptions des 3 villes majeures où se déroule une partie de l'action !
Alors, on retrouve avec grand plaisir la qualité physique à laquelle nous a habitué LudoSphérik pour la gamme : un livre format A4, couvertures souples en couleur avec rabat. Les cahiers brochés cousus sont collés, on conserve une durabilité certaine.
La maquette est toujours aussi efficace et claire, les illustrations de E. Roudier en crayonnés N&B font toujours autant mouche et rendent avec éclat l'ambiance voulue par les textes. Les textes, écrits à plusieurs mains, sont très lisibles, fluides et efficaces. On ne ressent pas de changement de styles ou d'incohérences entre les différentes parties écrites par des auteurs différents, gage d'une bonne direction éditoriale donc, et d'une bonne équipe d'auteurs. Bravo donc à l'équipe.
La nouvelle carrière d'Astrologue (écrite par Pascal Montagna) est un ajout intéressant, qui se justifie amplement au vu de leurs rôles dans la saga elle-même. Comme pour les sorciers, alchimistes, cette profession permettra à tout joueur et MJ d'inventer de chouettes aventures (retrouver des ingrédients, recherches d'information… pour arriver à faire le bon oracle !).
Les villes qui nous sont proposées pour l'aventures sont décrites de manière magistrales par des styles architecturaux, par des touches de descriptions et d'ambiances qui nous font ressentir la ville. Les Plans double-pages réalisés par E. Roudier sont de toute beautés et nous font plonger dedans. On s'attendrait à voir l'un de ses habitant passe le coin d'un mur ! Vincent Basset et Andrea Salvatores font un très bon boulot de descriptions, les différents encarts apportent des éclairages sur certains aspects. Bref, elles vivent ces villes, sans avoir besoin d'en faire de tonnes. La ville de Urceb avec ces multiples niveaux m'a fait penser à la ville Saint Jean de Castel qui abrite les Peuples fées des Oubliés avec tous ces différents niveaux.
La Saga. Le thème, le sujet précis est assez classique mais sa forme est assez novatrice j'ai trouvé et la trame fonctionne bien, le fil conducteur a assez de matière pour que le MJ puisse rattraper des joueurs qui s'éparpilleraient. Bon début donc. Les articulations entre les épisodes qui composent la Saga sont bien pensés et devraient s'enchaîner en jeu de manière assez fluide. Encore un aspect positif. De plus, chacun des scénarios représente en soi un vrai challenge pour les Héros que nos joueurs incarnent. Je pense d'ailleurs que il est judicieux que les personnages soient déjà un peu aguerris avant de se lancer dans l'aventure, faites leur donc des prétirés ou alors 2 - 3 scénarios des livres précédents avant de leur faire démarrer la campagne. Cela peut être utile d'ailleurs pour introduire le PNJ qu'ils rejoignent à Satarla.
Ce qui m'amène à vous toucher un mot de l'introduction qui est mémorable. Vraiment très bien pensée et cela plaira à mes joueurs j'en suis persuadé ! Par la suite, les personnages vont mener l'enquête, comme de bien entendu avec des bâtons dans les roues par certains protagonistes. La tension monte au fur et à mesure, les difficultés s'accumulent, le temps disponible se réduit….
Bien vu de la part des auteurs : une chronologie des actions des PNJs ainsi que celle idéal des personnages en parallèle est présenté en fin du livre, pour référence .
Donc, foncez vous procurer cet ouvrage, qui viendra compléter de manière magnifique votre bibliothèque, qui est un plaisir à lire et sera un bonheur à faire jouer à vos amis, croyez - moi !
Bravo pour cette nouvelle réussite à l'équipe de BoL.
Critique écrite en mars 2020.
Je suis assez d'accord avec les éléments de critique proposés avant moi par Guillaume H. Je ne vais donc pas paraphé ce qu'il a justement écrit mais vous faire un retour "opérationnel" sur cette campagne que mon groupe et moi venons d'achever après environ une dizaine de parties.
Pour commencer par la fin et satisfaire les plus pressés : j'ai globalement apprécié cette campagne et la recommande à tous les amateurs de Barbarians of Lemuria.
Côté ergonomie
Mon sentiment est mitigé pour la version papier de l'ouvrage :
Côté thématiques, canons de la Sword & Sorcery
J'ai trouvé que la campagne reprenait et illustrait de très nombreux thèmes de la S&S, et c'est une grande force de cette épopée. En vrac : Infiltration, combats héroïques, horreur, questionnement sur la notion d'humanité, reptiles, bataille, explorations sauvages, trahison, rebondissements, malédictions, traitrise, cultes inquiétants, exotisme, assassins, etc.
Il manque peut être un peu de passion amoureuse, de trésors fabuleux et en plus l'un des canon clivant de BoL s'invite (plutot habilement) en fin du chapitre 4 mais je vais arrêter de chipoter et vous laisser découvrir tout ça par vous même.
Comme nous y a habitué la gamme jusqu'ici (et en partie à travers les illustrations) la campagne garde toujours une petite place sobre mais efficace pour l'humour et le saugrenu : touche rafraîchissante toujours appréciée — vous vous en rappelerez par exemple quand vous foulerez la salle aux mozaïques où détrousserez le mauvais capucin.
L'enquête est une thématique récurrente de l'ouvrage. À la lecture je l'ai même trouvée envahissante : on enquête souvent et sur beaucoup de choses, trop ?
Je ne m'attendais pas à ce que cette thématique soit autant représentée et cette sur-représentation est ma seule déception pour cette campagne car en postulant une place aussi importante pour l'enquête, je trouve que les auteurs ont, dans une certaine mesure, jugulé les développements "barbares" et S&S auxquels auraient pu aspirer les joueurs.
Il s'agit moins de les laisser résoudre les choses par la baston que de prévoir la défiance et la et lassitude que pourraient développer des héros venus d'horizon sauvages envers la civilisation (les enquêtes de la campagne prennent essentiellement place dans des cadres urbains).
Par exemple, j'aurais aimé que devant la somme d'intrigues urbaines et inter-personnelles à résoudre, les personnages puissent simplement en avoir assez et quitter les villes où se déroulent les 2/3 du jeu pour tenter de résoudre les fils de la campagne ailleurs et d'une autre manière. D'une manière plus Sword & Sorcery.
C'est toute la détresse de Conan dans l'oeuvre de E. Howard lorsqu'il se rend compte que la vie dans les cités expose finalement l'Homme à des risques plus sournois et profonds (perte de son humanité, asservissement, compromission, désespoire) que celui qui se tient à l'écart d'elles.
Mais la campagne ne prévoit pas cette possibilité pendant les phases citadines qui composent près de 2/3 de la campagne : Le Dieu Voilé demande a être joué par des personnages qui vont nécessairement se soumettre (au moins un temps) aux règles en vigueur dans les cités (politesse, lois, usages voire mondanités) dans tout ce qu'elles peuvent avoir d'avilissantes ou d'hypocrites.
Les marchands, voleurs et gardes du corps seront à l'aise. À l'inverse les personnage Groot, Qushite ou Axien, les barbares, les pirates et explorateurs de cités perdues ne seront joués qu'à moitié ou comme "goofy sidekick" sinon il ruineront les chances du groupe (arrestation ou bannissement par les autorités, mort ou vexation de la mauvaise personne), ou bien ils se perdront dans la dépression et la nostalgie de leur terre natale sauvage.
J'ai redouté que cela soit mal accueilli par mon groupe (en particulier l'Axien accompagné d'un tigre à dents de sabre) mais au final et selon eux ces moments d'enquête citadins n'étaient pas si envahissant et contrastaient bien avec les phases d'action, d'intensité et de voyage/exploration.
Ma critique demeure (d'où ma note de 4/5) mais au moins notre campagne n'en a pas souffert à l'échelle du groupe.
Côté scénario
Dans l'ensemble, et mis à part ma critique ci-dessus sur la place de l'enquête, le scénario m'a semblé cohérent, varié et intéressant. Des rebondissements bien ficelés, une difficulté bien dosée et croissante, un déroulé accessible et prenant pour les joueurs ("enfin une intrigue qu'on peut suivre et comprendre avant de la terminer" m'ont fait remarquer mes joueurs).
Certains passages sont des perles à faire jouer, d'autres, plus rares manquent un poil d'intensité ou de challenge (J'ai trouvé que les scènes finales manquaient un peu de couleur et d'intensité, rien d'insurmontable à corriger en fonction des attentes de son groupe de jdr). Dans l'ensemble le scénario du Dieu Voilé était très bon.
Les personnages de la campagne sont biens délimités, convenablement présentés et souvent attachants (même ceux qu'on aime détester).
Comme Guillaume, je vous suggèrerait de faire jouer au moins une aventure préalable aux joueurs histoire de lier le groupe et idéalement de donner un sens au nom "Min Tan". Perso, j'ai choisi "L'île de Metunga" du livre de base que j'ai arrangé un chouilla.
Pour conclure :
Le Dieu Voilé est une campagne que j'ai beaucoup aimée faire jouer. En dépit du fait que son déroulé prend majoritairement place dans des milieux urbains où le Sword and Sorcery cherche son souffle sur la longueur, elle explore efficacement de très nombreux canons du genre. Accessible, claire, intéressante et impeccablement formalisée, je la classe parmi les très bonnes campagnes que j'ai pu faire jouer en 30 ans de pratique.
Critique écrite en septembre 2020.
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