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Robert Chang

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Biographie

Les années précoces à Taïwan

Je suis né à Taïwan en 1972. Mon enfance pourrait être décrite comme instable, car j'ai été baladé entre parents, belle-grand-mère, grands-parents, père/belle-mère, puis mère/beau-père. Cela donna des souvenirs épars de styles de vie radicalement différents et des adultes qui ont apporté tant des épreuves que du bonheur. Les moments les plus noirs étaient vraiment très noirs - je ne souhaiterais ce par quoi je suis passé à personne. Heureusement, à différents moments dans mon enfance, il y a eu des bonnes âmes qui ont rendu tout cela supportable et qui ont eu sur moi des influences positives, me montrant qu'au lieu de violence et d'abus il pouvait y avoir de la gentillesse et de l'honnêteté à la place.

L'un des souvenirs les plus précoces que j'aie, c'est de faire un dessin au crayon de Mazinger Z (un vieux dessin animé japonais à propos d'un robot géant) à la maternelle (j'avais quatre ans), et que tout le monde remarque cette compétence avancée, j'étais des années en avance par rapport à ce que les autres enfants avaient dessiné. Après, j'ai toujours été étiqueté comme "ce garçon artiste" à l'école.

J'étais le gamin qui s'asseyait à l'arrière dans un coin pour beaucoup rêver, vivant dans mon propre petit monde. Ma première lettre d'amour, ce fut à l'âge de sept ans, ce qui donna ma première petite amie d'enfance - la jolie fille qui jouait très bien du piano et qui devint présidente de la classe. C'est rigolo - j'ai fini par me marier avec quelqu'un avec le même nom qu'elle.

A neuf ans, je suis tombé amoureux du piano, et il m'arrivait d'écouter des morceaux de piano au lit la nuit, en essayant de rester éveillé un peu plus longtemps juste pour pouvoir continuer à écouter. J'ai supplié ma mère de me laisser prendre des leçons de piano, et elle a refusé. Je n'avais pas accès à un piano, et enfant, vous n'avez pas vraiment la liberté de vagabonder et de trouver un piano pour vous entraîner, ce qui mit effectivement fin à ce rêve.

Dennis (mon demi-frère cadet) et moi partageons de bons souvenirs de nos années d'enfance ensemble à Taïwan. Nous construisions ensemble des maquettes en plastique et je l'emmenais sur mon vélo BMX et nous parcourions le voisinage, à la recherche d'aventure sur les routes les moins fréquentées. Bien sûr, nous regardions aussi beaucoup la télé et des films ensemble, nous faisions la collection de soldats de plomb, nous lisions les livres Fighting Fantasy, et nous faisions toutes les batailles pour rire que font la plupart des garçons. Je crois que notre scénario préféré, c'était le classique martial-chevaleresque du maître du kung fu qui meurt dans les bras d'un étudiant au coeur brisé, qui va ensuite venger la mort de son maître. Souvent, un coup accidentel d'une arme dans les doigts terminait rapidement la partie, ou parfois le scénario tournait court tout simplement, parce qu'à cette époque nous n'étions pas très imaginatifs. En grandissant, tout tournait autour des dessins animés japonais et de la musique, farfouiller les boutiques de vieux CD à la recherche de trésors perdus, ou emprunter/louer des dessins animés à diverses sources bizarres (à l'époque le marché local de trucs traduits/sous-titrés n'existait tout simplement pas).

Grace (ma belle-soeur aînée) et mon beau-père sont des saints - tout simplement. Ce sont deux des meilleures personnes que j'aie jamais connues - gentils, responsables, justes, raisonnables, généreux, et compatissants. Mon bel-oncle (le frère cadet de ma belle-mère, dont le surnom était "Kong-Jio", qui est l'abréviation de "l'oncle roi des singes" parce que ma première image de lui était de le voir descendre en sautant d'un lit superposé) était aussi un sacrément chouette numéro. Il était si pédagogue, patient, affectueux, et d'humeur égale. Il nous emmenait Michael (mon frère aîné) et moi n'importe où - depuis aller voir des parades militaires jusqu'à participer à ses activités sociales universitaires, et il nous a appris beaucoup de choses en nous le montrant par l'exemple (comme de prendre différents fruits de taille différente et les arranger par terre pour nous enseigner le système solaire). Il nous protégeait même quand nous étions puni, ce qui contrariait ma belle-mère car elle trouvait qu'il interférait avec son rôle de mère.

Je suis très reconnaissant d'avoir eu des personnes merveilleuses comme celles-là être les influences positives dans ma vie - je suis sûre qu'elles ont aidé à façonner mes meilleurs côtés. Bien sûr j'ai d'autres frères ou soeurs, demi-frères ou demi-soeurs, beaux-frères ou belles-soeurs, vrais parents, beaux-parents (c'est compliqué - mes deux parents ont eu plusieurs mariages, et mon beau-père avait un précédent mariage)... etc., mais disons juste que mes autres proches seront d'accord pour qu'il suffise de laisser ces excellentes personnes être les brillants exemples de ce que notre famille a à offrir.


L'immigration aux USA

Notre famille a déménagé aux USA quand j'avais onze ans. Je ne connaissais pas un mot d'anglais, et ce fut un sacré choc culturel par bien des côtés. J'ai appris très vite, et la seconde année, je parlais déjà un parfait anglais américain et on me prenait pour un Chinois né en Amérique. L'une des raisons pour lesquelles j'ai si vite appris était parce que ma mère m'avait retiré d'un collège avec programme ESL (English as Second Langage - anglais en langue secondaire), et m'avait mis à la place dans une école qui n'avait pas ESL, où je devais suivre les cours avec d'autres garçons américains. Je pouvais couler ou nager, et c'est sûr que ça faisait peur. Un moment décisif fut quand j'ai découvert une série de livres qui s'appelaient "Les Livres dont Vous Etes le Héros" à la bibliothèque. C'était comme une forme primitive des jeux d'aventure micro, à part que vous faisiez votre choix en tournant différentes pages. J'étais un mordu de ces livres, et j'essayais de les lire à l'aide d'un dictionnaire anglais/chinois. Puis je suis passé aux livres Fighting Fantasy, qui étaient plus avancés, et qui avaient en eux des éléments de jeu de rôle. Après avoir lu suffisamment de ces livres, mon anglais s'améliora par bonds. Dans ces années de croissance, j'ai aussi découvert les romans de science-fiction et de fantasy, les jeux de rôle, le magazine Heavy Metal, les comics américains... etc. Pour autant que je les aimais, ce furent les dessins animés japonais qui me mirent sur la voie de celui que je suis aujourd'hui.


Le catalyseur qui fit naître un rêveur

J'étais un mordu de Robotech, comme beaucoup d'autres enfants de l'époque lorsqu'il fut diffusé aux USA. Pour moi, c'était comme manger de la nourriture après des années à mourir de faim, car depuis que nous avions déménagé aux USA, nous n'avions plus aucun accès aux mangas et dessins animés japonais, et cela nous manquait vraiment. Bien que Robotech fut très mal doublé, et les scénarios mutilés, c'était toujours mieux que n'importe quoi d'autre à la télévision à cette époque. L'été avant la 4ème, un garçon m'a montré une copie floue de "Macross : Do You Remember Love ?" - un dessin animé (film) japonais qui changea ma vie. Bien que cette copie VHS était sans doute une copie de copie de copie, avec images et sons flous, c'était quand même la chose la plus formidable que j'aie jamais vue. Ce film est devenu le catalyseur qui m'a fait décider que je serais un dessinateur, compositeur, auteur, et réalisateur. Malheureusement, je ne pouvais décider ce que j'aimais le plus, aussi j'ai fini par les faire tous. Maintenant je suis un homme mûr, et je ne peux toujours pas décider. Bien que le dessin ait été ma principale carrière professionnelle, je me dis souvent que j'adore la musique, l'écriture, et le cinéma encore plus. Si je pouvais refaire des études pour un diplôme en composition musicale, je le ferais sans doute (après la retraite ?).

Quand j'ai eu seize ans, j'ai à nouveau demandé à ma mère de me laisser prendre des leçons de piano. Elle refusa, me disant que je pourrais seulement si je n'avais que des bonnes notes (que des 'A'). Il n'y avait aucun moyen sur Terre comme en enfer pour moi de n'avoir que des 'A', car je dessinais, je peignais et j'écrivais tout le temps, et je faisais juste assez de travail à la maison et j'en faisais juste assez aux examens pour avoir des notes moyennes. Mon beau-père fut assez gentil pour m'acheter un tout petit clavier (l'un de ceux dont les touches sont très petites) avec lequel j'ai pu bricoler, essayant d'écrire des chansons.


Les années lycée

Au lycée, j'étais surtout un loup solitaire. Je me tenais à l'écart, je dessinais dans mon cahier de brouillon, je vivais pratiquement à construire mon art, travaillant sur mes peintures, écrivant des scénarios, des nouvelles, et dessinant des storyboards (scénarimages) élaborés et très détaillés pour dessins animés... etc. J'étais ce qu'on pouvais appeler passionné et obsédé. J'ai lancé un club de dessins animés japonais où nous faisions les projections pendant les pauses midi, et nous avons même fait projeter Akira (un film d'animation japonais marquant, toujours considéré comme la plus grande avancée en anime) par notre professeur de dessin, M. Johnson, en cours de dessin - sans sous-titre ou doublage, sous sa forme d'origine (il n'y avait pas de traduction disponible à l'époque). M. Johnson me traitait différemment des autres garçons. Il reconnaissait que j'étais un petit phénomène précoce, il respectait ma passion, et n'essaya pas une fois de pointer du doigt que j'étais un arrogant petit con (je suis bien mieux à présent. Dès que je suis allé à ma première convention de comic à dix-huit ans, j'ai réalisé que je n'avais rien de spécial. Le monde est plein de tellement de gens doués que cela fait peur). Peut-être qu'il pensait que mon attitude était justifiée, vu que je faisais des dessins qui étaient à des années-lumières en avance de n'importe qui de mon âge, ou peut-être qu'il voyait beaucoup de lui-même en moi, parce qu'il était un peu un con irrévérencieux lui-même (et je dis ça avec affection).

A la maison, la plupart du temps je m'enfermais dans ma chambre, pour dessiner/peindre, écrire, lire, ou écouter de la musique. Ma mère détestait ça - elle pensait que j'étais un marginal anti-social, et elle essayait de me forcer à me soumettre, ce qui, naturellement, échouait. Bien sûr, elle me battait pour beaucoup d'autres raisons également - certaines dont elle finit par s'excuser des années plus tard. Quand je n'étais pas dans mon propre petit monde, je passais beaucoup de temps avec Dennis. Je l'emportais avec moi dans mes innombrables voyages aux boutiques de CD d'occasion, cherchant la perle rare, ou nous achetions des montagnes de mauvaise bouffe et nous regardions des dessins animés ou des films d'horreur tard dans la nuit. Je l'ai même emmené à son premier concert de rock - les Sundays au Warfield à San Francisco. Dennis et moi nous partageons des goûts similaires en tant qu'adultes, et je pense que ces années-là en sont en partie la raison.


Liaisons romantiques

J'ai eu ma première "vraie" petite amie quand j'avais dix-sept ans (bien que ma famille ne soit pas d'accord et dise que c'était en fait au CP. Mais, hé, je n'ai jamais embrassé cette petite fille alors ça ne compte pas), et puis est arrivé le flot incessant de liaisons romantiques, qui s'est tout de suite achevé quand je me suis marié à l'âge de vingt-neuf ans. Certains diront que j'étais un playboy, d'autres diront que j'étais un cinglé romantique. Je dirai que j'étais les deux, et aussi un perfectionniste désorienté. Je ne regrette rien de tout ça, car j'ai eu un passé romantique qui prendrait plusieurs vies pour la plupart des gens. Avoir le coeur brisé et briser le coeur des autres peuvent être certaines des choses les plus intenses et dramatiques que nous traversons dans notre vie, et si vous êtes assez sage, vous êtes sûr d'apprendre quelque chose de ces expériences. Dennis, plus d'une fois, resta silencieusement auprès de moi et enchaîna cigarette sur cigarette avec moi dans ma misère lorsque j'avais le coeur brisé.


L'amour de la musique

Quand j'ai eu dix-huit ans, j'ai économisé et j'ai acheté d'occasion un synthétiseur Roland D-10 et un séquenceur à deux pistes Roland. Je n'avais aucune idée de ce que je faisais, mais mon désir de faire de la musique faisait un vide dans ma tête comme dans mon coeur. J'ai commencé à composer et à faire les arrangements d'oreille, et j'ai lu tous les trucs sur la théorie musicale sur lesquels je pouvais mettre la main. Avec les années j'ai réussi à apprendre en autodidacte la guitare, le clavier et la batterie, et j'étais sûr que d'autres instruments suivraient à l'avenir. Michael fit une fois ce commentaire à propos de mon incroyable ténacité quand il s'agissait de musique. Il se levait tôt pour aller jouer au tennis, et me voyait assis devant mon matériel de musique à composer de la musique. Après avoir passé tout la journée dehors et être rentré tard la nuit, il revenait et me voyait dans exactement la même position, toujours à composer de la musique, comme si je n'avais pas bougé.

Malheureusement, la musique est aussi le plus douloureux regret dans ma vie. Je comprends très bien que j'ai commencé très tard - trop tard, contrairement à d'autres qui ont pris des leçons de musique toute leur vie, étaient soutenus par leurs parents pour aller à des conservatoires de musique, et avaient des professeurs privés qui passaient d'innombrables heures à les aider. Ces gens peuvent déchiffrer, trouver la hauteur exacte, comprendre toutes les théories musicales complexes et difficiles à saisir, voir couler de leurs doigts du Bach, Mozart, Beethoven, Debussy, et être les maîtres de leurs instruments. Dire qu'il me reste beaucoup avant de les rattraper serait en-dessous de la réalité, mais j'essaye - en lisant des livres sur la théorie musicale, l'arrangement, l'orchestration, la pratique des instruments, et bien sûr, en composant pour de bon, en faisant des arrangements et orchestrations, en jouant, en enregistrant, en faisant des mélanges, et en maîtrisant autant que je peux. A ce jour, j'ai réussi à travailler professionnellement comme auteur-compositeur, et que je fasse de la musique un métier ou simplement une passion, la musique sera toujours une partie très importante de moi.


De l'animation aux comics à la musique - les années de famine

Au lycée, je voulais déménager au Japon pour travailler dans l'animation, sauf que Toren Smith, qui gère Studio Proteus (ils traduisent des BD japonaises en anglais), m'a dit d'oublier ça, vu la difficulté à être accepté pour un gaijin (étranger), et l'impossibilité d'obtenir un visa de travail. Je ne portais aucun intérêt aux dessins animés américains, vu que ça ressemblait à des "trucs de gosses" comparés à ce que faisaient les Japonais, alors à la place je suis allé dans les comics (bien sûr, le fait d'être un grand fan d'Appleseed a influencé cette décision. Appleseed est un splendide manga de science-fiction de Masamune Shirow).

Peu après que je sois devenu un dessinateur de comics à plein temps (seulement quelques mois après le bac), ma mère m'a jeté hors de la maison parce que je ne suivais pas son idée de ce que je devais être. Je n'allais pas en école universitaire pour devenir avocat ou docteur, j'avais des cheveux longs et des boucles d'oreille, et elle ne supportait pas mon apparence. J'étais sans le sou et j'ai déménagé chez un ami et sa famille, et ainsi commencèrent mes huit années comme dessinateur affamé. J'ai pas mal déménagé durant ces huit années dans différentes cités de la région de la Baie de San Francisco, à Taïwan, retour dans la région de la Baie, et le plus long séjour dura cinq ans à San Francisco.

Les quatre premières années dans les comics je pouvais seulement avoir du travail comme dessinateur freelance, mais les quatre années suivantes, j'ai pu devenir auteur, à écrire et illustrer ma propre série (qui s'appelait Enhanced, une épopée de fantasy/gothique dark), ce qui était ce que je voulais vraiment faire - raconter mes propres histoires, à ma manière.

Pendant mes années comics, j'ai joué dans un groupe, et j'ai essayé de changer de carrière comme musicien. J'ai enregistré une cassette avec quelques-unes de mes chansons, j'ai filé à Taïwan, et j'ai commencé à frapper à la porte des maisons de disque. J'ai fini par vendre une chanson à une grosse compagnie de production, qui acheta la chanson pour un chanteur/acteur très célèbre à l'époque, et j'ai presque signé un contrat avec une autre maison de disque pour devenir un dessinateur de pochette et auteur-compositeur. Mais, après quatre mois là-bas dans l'industrie de la musique (et à sortir avec des groupes underground), j'ai remarqué que tout ce qui n'était pas dans la norme n'avait aucune chance de survivre sur ce marché. Comme mon intérêt pour la musique dominante était nul, j'ai fait mes bagages, je suis retourné aux Etats-Unis, j'ai signé le contrat pour Enhanced, et j'ai passé les quatre années suivantes à travailler sur Enhanced.

L'argent était risiblement maigre sur la scène des comics underground/alternatifs (sauf si votre livre était un gros succès), et je me suis lassé de mettre mon coeur et mon âme dans mon travail, pour finir par ne pas pouvoir payer le loyer ou acheter de la nourriture. Je me rappelle qu'une fois j'ai ouvert le frigo pour trouver une paire de feuilles de salade flétries et une demi-bouteille de ketchup, avec seulement quelques pièces en poche, un compte en banque négatif (ils prélevaient des frais d'agence, et mon solde était toujours nul), et la tête qui me tournait parce que je n'avais pas mangé de la journée (mon ami Em était une fois venu avec un sandwhich poorboy, sachant que je mourrais de faim. Mon pote, c'était une vision plaisante). Ma relation avec l'éditeur se détériorait aussi, en raison de fautes des deux côtés, et toute cette expérience devenait de moins en moins agréable. En fin de compte, j'ai décidé qu'il fallait que je fasse un gros changement, et cela voulait dire quitter l'industrie des comics. J'ai beaucoup réfléchi, et puis j'ai monté un plan pour entrer dans l'industrie du jeu vidéo, juste pour avoir un boulot bien payé où je pourrais quand même être un peu créatif, et faire assez d'argent pour monter un studio d'enregistrement. Je n'étais même pas joueur, mais j'ai fini par devenir un joueur endurci en travaillant dans les jeux. Pour ça je peux en blâmer Half-Life.


L'entrée dans l'industrie du jeu vidéo

Après être sorti de l'industrie des comics, j'ai fait différents boulots à plein temps (vente par téléphone, vente au détail, commercial... etc.) pendant un an, tout en allant à plein temps en école universitaire. C'était complètement dingue de bosser et de faire des études à plein temps, ce qui me laissait toujours fatigué et usé, mais mon plan était d'obtenir une aide financière, pour que je puisse acheter un PC haut de gamme avec lequel apprendre la 3D. J'ai fini par prendre un Pentium2, 400 MHz, 256 MB RAM, avec un écran Hitachi Elite de 19 pouces. Peu après avoir obtenu cet ordinateur, mon camarade de chambre de l'époque, Jason Felix, me trouva un boulot de dessinateur de textures pour Prince of Persia 3D. Ainsi commencèrent mes trois années dans l'industrie du jeu vidéo. Je suis allé travailler pour diverses compagnies de jeu, mais je n'ai pas vraiment aimé faire du travail de production, car mon principal objectif a toujours été d'être un créateur et de raconter des histoires.

Mon entrée dans l'industrie du jeu vidéo termina mes huit années de pauvreté. Pour la première fois dans ma vie, non seulement je gagnais ma vie, mais en fait j'avais de l'argent à dépenser pour des choses que j'avais toujours désirées (livres, musique, films). C'était comme si un poids lourd était retiré de mes épaules. Avant de travailler dans les jeux, j'avais fait toutes sortes de boulots bizarres quand j'avais vraiment besoin d'argent, et les comics ne payaient pas assez. J'ai tout fait depuis le garde de sûreté, la vente au porte à porte, nettoyer de l'équipement industriel, travailler en boulangerie, vidéo-jockey à des bars de karaoké, conception de rayonnages en grand magasin, fabrication de pizzas, boutique de location de vidéo, restaurants... etc. Le fait est, je travaille depuis que j'ai onze ans, (distribution de journaux), et je n'ai jamais cessé de travailler. Pour beaucoup de monde, l'argent signifie conduire une chouette voiture, porter du Armani, sortir avec des mannequins et les ramener à une belle résidence. Pour moi, je préfère monter un studio d'enregistrement dans lequel faire de la musique, et voyager à travers le monde avec une valise et un portable pour écrire des romans de différents endroits dans le monde et être inspiré par beaucoup de choses différentes. Si j'avais une indécente quantité d'argent, je financerais la réalisation de mes propres films indépendants. Et non, je ne donnerais pas à des oeuvres de charité. Je pense que faire le travail le plus créatif possible et inspirer d'autres personnes est plus important et a du sens. Quand je mourrais de faim, ce n'étaient pas les autres qui m'aidaient à payer le loyer et à manger qui me poussaient à continuer à me battre (bien que j'étais reconnaissant de leur aide), c'était l'inspiration que je trouvais dans les oeuvres créatrives des autres qui me faisait continuer. Avoir un plat chaud de nourriture pour apaiser ma faim ne faisait que remplir mon estomac, mais m'exposer à un magnifique morceau de musique, dessin, texte ou film, me poussait à ne pas abandonner le combat. Si je devais donner de l'argent, ce serait à des dessinateurs en difficulté, des musiciens, des auteurs, des réalisateurs, des photographes... etc., pour qu'ils puissent continuer à inspirer d'autres.


L'amour de l'écriture

Tout en travaillant dans les jeux vidéo, j'ai subi une métamorphose comme auteur. Je ne me rappelle plus comment ou pourquoi, mais j'ai soudain perdu mon intérêt pour les romans de science-fiction et de fantasy, et je me suis beaucoup passionné pour la fiction sans genre. Je lisais de la littérature classique, de la littérature moderne, et je commençais à écrire des romans. C'est alors que j'ai vraiment compris à quel point l'écriture peut être enivrante, cathartique, et passionnée, lorsque vous écrivez avec votre coeur et que vous exposez votre âme sur la page. Cette expérience m'a changé en tant qu'auteur, et ce fut l'une des plus puissantes et profondes expériences que j'aie jamais eues comme personne créative.


Les films indépendants

Je me suis engagé dans la réalisation de films indépendants à cette époque également. J'ai toujours adoré les films, et l'un de mes plus grands rêves est d'être un réalisateur de long-métrage. Etre impliqué dans des réalisations indépendantes m'a ouvert les yeux sur une chose simple - que beaucoup de gens qui travaillent dans le cinéma n'ont aucun talent, et ne devraient pas être là. Ces gens ont peut-être de l'argent, un savoir-faire financier pour obtenir un budget, ou ce sont des amateurs de films, mais ce ne sont pas des conteurs, des visionnaires créatifs, ou des artistes. La prochaine fois que vous allez dans votre boutique de location de vidéos ou boutique de DVD, regardez la quantité de pure camelote qui est réalisée.


L'année de nul - comment j'ai fini en Chine

En 2001, une série de malchances m'amena à faire une pause dans le travail sur les jeux vidéo. Au départ, j'ai traversé l'Amérique pour devenir le directeur artistique d'une compagnie de jeux vidéo à Louisville (Kentucky), juste pour qu'on me dise deux mois plus tard, que la compagnie tombait sous le coup du chapitre 11 (faillite). J'ai dû quitter mon appartement, sans nulle part où aller. J'ai fini par rester chez un ami taïwanais que je venais de rencontrer. C'était un chrétien fidèle, comme son épouse, et leur fille était comme une petite soeur pour moi. La bonté d'étrangers est une chose incroyable, et les mots ne peuvent exprimer ma gratitude pour leur aide. Je suis resté chez eux un mois, et puis je suis retourné en Californie pour travailler dans une autre compagnie de jeu, juste pour qu'on me laisse partir deux semaines après, parce que "ma personnalité ne collait pas à l'équipe". J'étais stupéfait et furieux, et je voulais intenter une action en justice contre eux. Mais j'ai décidé de laisser tomber et je suis parti en vacances pour rendre visite à ma mère en Chine au lieu de ça.


Rencontre avec Elena

Ce qui aurait dû être des vacances de quelques semaines devinrent deux années. Ma mère me fit rencontrer une femme très connue de Fuzhou qui s'appelait Chao Hui (elle était connue comme une belle femme d'affaires qui avait réussi). Avant de nous rencontrer, nous portions un intérêt nul à être présentés, et pensions que tout cela était énervant. Sa description par d'autres personnes m'avait donné à croire qu'elle était une espèce de femme d'affaires calculatrice et matérialiste, et un ex-mannequin et actrice qui utilisait sa belle allure à son avantage. Il se trouva que ces gens ne connaissaient rien d'elle, et ils présumaient des choses d'après les apparences.

La première chose dont nous avons parlé quand nous nous sommes rencontrés, c'était de notre garde-robe à dominante noire, les splendides sculptures d'Europe, et les magnifiques peintures du Louvre - pas vraiment le genre de choses auxquelles une habile femme d'affaires se serait intéressée. Ce n'était pas la chose la plus romantique que votre mère vous fasse découvrir, mais nous nous sommes vraiment surpris l'un l'autre. C'était comme si nous partagions la même pensée sur de nombreux sujets. Après que ma mère nous ait laissés seuls, nous avons discuté dans la nuit et nous nous sommes surpris à partager les mêmes opinions sur un large éventail de sujets - nos mauvaises relations similaires avec nos mères, nos points de vue sur la paternité, notre préférence pour une fille plutôt qu'un fils, nos points de vue anti-matérialistes, nos goûts pour les vêtements, la décoration intérieure, l'architecture, nos points de vue sur les relations... etc.

Le quatrième jour nous vivions déjà ensemble, et nous ne nous sommes jamais séparés depuis. Exactement un an jour pour jour après nous être rencontrés, Elena et moi fûmes mariés. Je dois remercier les gens qui ont fait de ma vie un enfer en 2001, parce que sans eux, je n'aurais pas été au bon endroit au bon moment pour trouver mon bonheur actuel. Vous pouvez voir notre album photo du mariage ici, lire sa bio ici, et voir le journal de Kitty Cat ici.

Elena est une âme rare - elle est gentille, compatissante, intelligente, aimante, et me soutient à 100 % dans tout ce que je fais. Nous sommes chacun le meilleur ami de l'autre, et nous nous aimons l'un l'autre comme si l'autre personne était un trésor d'enfant à aimer et protéger. Je crois sincèrement qu'elle est un don du ciel, qui m'a été envoyé pour compenser pour toutes les blessure et la douleur que j'ai connues enfant - mon ange personnel. C'est à ça que ça ressemble de trouver sa moitié manquante - vous vous sentez entier, complet, et tout finit par avoir un sens.

Elena et moi ne voulions pas être séparés, aussi mes petites vacances en Chine se transformèrent en un long congé sabbatique tandis que nous attendions que le service d'immigration des USA traite son visa pour qu'elle puisse revenir aux States avec moi. Alors que j'étais en Chine, j'ai voulu profiter le plus du temps libre que j'avais, aussi j'ai acheté un nouvel ordinateur et j'ai commencé à apprendre à utiliser Maya (un programme 3D), pour pouvoir faire mon propre court-métrage de dessin animé (il a pour titre Promise, un conte de fée moderne à propos de l'amour, de la foi, et du sacrifice). J'ai aussi pris beaucoup de photographies dans ces deux années, et j'ai pris des contrats professionnels après être passé à un appareil photographique professionnel (Canon 1D MarkII).


La Malaisie et Steven Stahlberg

A l'automne 2003, Steven Stahlberg, un dessinateur numérique célèbre dans le monde entier et ami, m'a invité à être un des directeurs de sa compagnie, Optidigit/Android Blues (studio d'animation CG). J'y ai travaillé de 2003 à 2004, à Kuala Lumpur (Malaisie). Là-bas, je faisais surtout de la gestion, de la direction artistique, et de la création de contenu/pré-réalisation. Les tâches quotidiennes que je faisais là-bas consistaient à gérer les animateurs, diriger les acteurs vocaux, communiquer avec le compositeur de musique, réécrire une partie de la musique, écrire et réécrire les paroles des chansons utilisées en réalisation, conceptualiser les histoires, écrire des traitements, écrire des scénarios, rencontrer des clients, lancer des idées aux clients, illustrer des scénarimages (storyboards), de la création visuelle, des illustrations, et faire des animations. J'ai porté plus de chapeaux dans ce boulot que j'aie jamais fait dans aucun autre, et j'étais content de faire bon usage de toutes mes compétences de dessinateur, auteur, musicien, directeur et photographe. Il fut projeté là de réaliser mon court-métrage Promise, mais le financement échoua et le film fut mis en attente, et restera en attente jusqu'à ce que les fonds soient disponibles. J'ai quitté Optidigit surtout parce que j'ai réalisé que Promise ne serait pas réalisé comme promis (sans jeu de mots), et je ne voyais pas l'intérêt de rester travailler sur des projets qui ne me disaient rien. Je suis parti en bons termes avec tout le monde, et je suis toujours bon ami avec Steven. On s'est vraiment marrés à co-créer une émission télé de science-fiction quand j'étais là-bas, et peut-être qu'à l'avenir ce projet verra le jour.


La photographie

Après Optidigit, Elena et moi retournâmes en Chine pour continuer à attendre son visa d'immigration. La journée ordinaire de l'époque était remplie de dessin, composition musicale, écriture de scénarios et romans, photographie, participer à divers forums en ligne, et câliner madame. J'ai beaucoup appris en photographie cette année-là, car j'ai vraiment fait un effort pour amener mes compétences à un niveau professionnel. J'ai fait quelques contrats professionnels cette année et chacun était un défi qui m'a poussé à augmenter le niveau. Je passais toute une journée à prévoir l'éclairage à utiliser le jour suivant, essayant différentes configurations d'éclairage à l'avance pour que le jour des prises de vue se déroule aussi bien que possible. J'ai même sérieusement envisagé d'en faire ma carrière à ce moment.


De retour aux States et de retour aux jeux

Elena et moi avons déménagé aux Etats-Unis (Californie) en mai 2006, après avoir enfin eu le visa d'immigration pour Elena. Déménager dans un autre pays est toujours chiant, et nous avons eu notre part d'objets volés ou abîmés dans le déménagement (ma guitare acoustique/électrique Takamine EAN10C et ma Xbox furent volées, et quelques meubles furent cassés). Nous sommes restés chez un ami de famille quelques mois tandis que je cherchais un boulot. Je pensais que cela prendrait quelques mois au plus (car c'est le temps que cela me prenait d'habitude), mais cela finit par prendre neuf mois, ce qui fut vraiment dur pour nous. Je ne comprenais pas pourquoi cela prenait tant de temps, vu que je suis assez connu dans la communauté du dessin numérique, j'ai co-écrit un livre sur le dessin numérique, j'ai une certaine expérience comme dessinateur, et je venais de faire démarrer deux assez gros projets (Spiderman 3 et Surf's Up pour Sony Pictures). Enfin j'ai compris que pour des postes à plein temps, c'est très important de garder un CV qui consiste en une chaîne constante d'emplois à temps plein par opposition à du travail freelance, sinon vous donnez l'impression d'être quelqu'un qui ne tient pas en place très longtemps. Enfin, j'ai obtenu un boulot comme directeur de studio de dessin pour une compagnie de jeu, et c'est là où je suis à présent.

Etre un directeur en chef est très différent de mes boulots passés (d'un côté, il faut que j'assiste à bien plus de réunions que je pense qu'il est normal), et je dois faire autant de gestion que de direction artistique. Etant le directeur du studio de dessin, je suis responsable de tous les jeux que la compagnie édite/développe, bien que ma part d'implication dans chaque jeu ne soit pas toujours la même. Mes toutes premières priorités sont toujours les titres AAA, car ce sont les jeux les plus importants et les plus chers que nous produisons, et ce sont d'habitude les plus gros générateurs de revenu. Je dois aussi gérer beaucoup de contrats et de maisons de dessin en externe ainsi que des dessinateurs en interne. Parfois je suis très impliqué dès les premières étapes d'un jeu - de réunions d'approbation du concept du jeu à la direction visuelle, pré-réalisation, réalisation, critiques quotidiennes de dessin, marketing... etc., et parfois je suis moins impliqué et je donne seulement des orientations artistiques aux accords des étapes importantes, et je fais quelques maquettes pour que les dessinateurs travaillent dessus. Quand je participe beaucoup, je suis parfois entraîné dans les tâches de base où je fais de la conception, des scénarimages, des maquettes, des dessins de production, des corrections de bug... etc., et en général ça n'est pas très bon, car les directeurs de studio de dessin sont censés rester très au-dessus, à regarder tous les jeux d'un point de vue élevé au lieu d'être pris dans le train-train quotidien. Quand une compagnie produit largement plus d'une douzaine de jeux par an (parfois bien au-delà), vous avez vraiment besoin de répandre la motivation aux alentours, ou sinon certains jeux passeront sans que vous y consacriez assez d'attention. Bien sûr, il y a certaines choses que je n'aime pas autant que d'autres, comme budgétiser, programmer, rechercher/faire passer des entretiens à des candidats, signer des contrats avec des personnes ou maisons de dessin, faire des critiques de prestation, trouver des solutions alternatives quand les budgets sont réduits... etc., vu qu'elles ne sont pas directement liées à des tâches créatives, mais ça fait partie du boulot et je sais que ma capacité à accomplir ces tâches fait de moi un meilleur et plus complet directeur artistique en général. Avoir ces expériences veut aussi dire que vous êtes plus en phase avec le côté entreprise des choses, et ce savoir est ce qu'il faut si vous devez un jour monter votre propre compagnie.


Retour à la musique

Bien que mon boulot quotidien me tienne bien occupé, j'essaye de consacrer autant de temps que possible sur mon temps libre à travailler la musique - que ce soit écrire la partition pour un jeu, ou mes propres trucs personnels. Je travaille pour augmenter mon niveau comme compositeur, en apprenant et en incorporant de la théorie musicale avancée dans mon travail, et en étant plus efficace dans mes compositions/orchestrations. Mon studio personnel est toujours au stade de l'amélioration avec du nouveau matériel, et je lis maintenant des livres sur le montage de studio d'enregistrement pour que je puisse me faire un super studio dans un avenir proche. Je passe aussi beaucoup de temps à m'entraîner aux percussions, et je cherche maintenant à me mettre à la guitare basse, c'est un instrument que j'ai toujours voulu aborder. Je devrais sans doute aussi améliorer mon jeu à la guitare et au piano, mais pour l'instant il y a que j'aime trop les percussions.

Même dans mon travail comme directeur artistique, j'essaye de m'occuper de musique quand je peux. Notre compagnie n'a pas de directeur audio, alors j'en fais office officieusement quand je peux, étudiant et dirigeant la musique de nos jeux. J'écoute souvent les morceaux que nous transmettent les compositeurs pour nos jeux et je leur fais ensuite un retour. Les réalisateurs apprécient mon aide dans ce domaine vu que les non-musiciens ne savent pas comment communiquer efficacement avec des compositeurs, et ils ne savent pas très bien comment écrire la partition d'un jeu.


La vie aujourd'hui

Et bien maintenant je suis au milieu de la trentaine, et autant j'ai beaucoup changé, autant je suis resté le même. Je suis toujours aussi passionné, et j'ai toujours les mêmes rêves, mais je suis beaucoup plus calme et réaliste à leur sujet. Je sais quelles sont mes limites, et je sais qu'il faut choisir ses batailles dans la vie. J'ai déjà trop rêvé et je me suis déjà forcé au-delà de mes limites, aussi j'ai appris à accepter les choses que je ne peux changer. Je ne peux changer le fait que je n'ai pas eu de parents pour me soutenir dans aucun de mes rêves, et que j'ai dû combattre et lutter pour tout ce qui me passionnait. Je ne peux changer le fait que les circonstances m'ont beaucoup défavorisé comme musicien, et je dois lutter avec un lourd handicap pour atteindre le niveau que d'autres musiciens à l'entraînement classique tiennent pour acquis. Je ne peux changer que j'aie décidé de ne pas aller en école de cinéma car l'idée de dépenser de l'argent que je n'ai pas pour la quantité ridicule de cours, combiné avec le fait que quatre-vingt-dix-neuf pour cent des diplômés des écoles de cinéma finissent par ne pas travailler dans le cinéma, et du un pour cent qui reste, très très peu finissent par devenir directeurs, m'écoeure.

Mais je continuerai à peindre, écrire, faire de la musique, prendre des photos, et essayer de trouver un moyen de diriger des longs-métrages. C'est le seul moyen de vivre ma vie que je connaisse. Je ne suis jamais allé en école de dessin, ni même terminé l'école universitaire - tout ce que je fais je l'ai appris en autodidacte, et j'en suis fier. J'ai l'impression que je peux apprendre seul tout ce que je veux apprendre, et je continuerai à apprendre tout ce qui m'intéresse.

Je suis une personne assez optimiste, et j'ai tendance à penser que toutes les choses se passent pour le mieux (ou peut-être que c'est la seule manière que j'ai de gérer les défis de la vie). Pour l'essentiel, je suis une personne satisfaite et heureuse, et c'est certainement une amélioration par rapport à quand j'étais plus jeune. Je sais que j'ai beaucoup de défauts, et j'ai encore beaucoup à apprendre et m'améliorer en tant que personne, mais j'essaye, et je n'ai pas peur d'admettre que j'ai fait une erreur, ou que j'ai agi comme un con. J'ai toujours eu le sentiment que la meilleure manière de vivre sa vie c'est quand vous êtes sur votre lit de mort et que vous êtes prêt à quitter ce monde, vous pouvez vous dire avec confiance et honnêteté que vous avez fait tout ce que vous vouliez faire dans votre vie, vous avez ressenti tout ce qu'il y a à ressentir, donné tout ce que vous pouviez donner, aimé sans retenue, et que vous avez très peu de regrets. Je veux pouvoir dire ça avec le sourire avant de mourir.


(Ouah ! Je ne peux croire que vous ne vous soyez pas endormi à lire ça. Bravo !)


Traduit (juillet 2008) d'après le site de l'auteur, avec son aimable autorisation.

Ouvrages Professionnels

Illustrations
Parution
Gamme
Editeur
Pacific Rim Sourcebook
première édition
janvier 1994CyberpunkR. Talsorian Games

Cette bio a été rédigée entre le 8 mai 2000 et le 8 mai 2009.