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L'imagination n'est fertile que lorsqu'elle est futile (V. Nabokov)

Mystères de Lyon (Les)

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Références

Contributeurs

Contenu de l'ouvrage

Matériel

Livre de 256 pages à couverture rigide.

Description

Cet ouvrage est le premier publié par l'éditeur dans la gamme de l'Appel de Cthulhu qui soit une création intégrale. Consacré à la ville de Lyon, il en présente l'histoire, à la fois de manière générale mais aussi occulte, et fournit une campagne s'y déroulant. Chaque chapitre s'ouvre par une photo double page, l'ouvrage étant essentiellement illustré de photos et de plans d'époque, à l'exception du portrait de HP Lovecraft en début d'ouvrage, commun à tous les livres de la gamme.

Après les pages de titre, crédits, table des matières et remerciements, une Introduction (1 page) présente une affaire ayant défrayé la chronique en 1928, puis d'autres données montrant le caractère mystérieux de la ville.

L’histoire de Lyon (28 pages) expose les différentes époques et le développement qu'y a connu la ville : antiquité avec la fondation d'une colonie romaine, les différentes périodes du Moyen Age, la renaissance, et les époques plus récentes. Les différentes étapes occupent une place plus importante à mesure qu'elle se rapprochent des années folles, avec par exemple des détails sur la période de l'Empire, sur celle de la révolution industrielle, etc. Une revue de la situation économique est également faite sur Lyon et ses environ dans les années 20. Les marges sont occupées par des portraits de personnages importants et par une chronologie des principaux événements de l'histoire de la ville.

Lyon à la fin des Années Folles (68 pages) débute par une description générale, des données sur l'industrie et le commerce, et des conseils de visites intéressantes aux touristes des années folles. Une Introduction à la vie lyonnaise fournit ensuite, sous forme pour partie de récits, des éléments sur la société : l'ambition de la réussite financière est un moteur de la société, où les bonnes manières sont de rigueur, mais faire preuve de charité est également important. Puis un Guide de Lyon décrit, quartier par quartier, la ville, un plan étant fourni. Des encarts et les marges présentent certains lieux particuliers, mais aussi des légendes ou des rumeurs. Les différents moyens de transports sont exposés, avec les gares et l'aérodrome de Bron, mais aussi avec la liste des loueurs d'automobiles et des transports en commun. De nombreux établissements sont également présentés, comme les hôpitaux, l'asile, la poste. Enfin des listes de commerce pour se loger, se nourrir, se divertir sont également fournies, de même que les lieux où il possible d'opérer des recherches, avec pour ceux-ci une description et parfois un plan.

Autour de Lyon (48 pages) répertorie les principales communes se situant autour de la capitale des Gaules, dans un rayon de plus de cent kilomètres, à l'exclusion de l'est lyonnais qui fait partie, à l'époque, de l'Isère. L'accent est mis sur les voyages et moyens de transports pour s'y rendre, et sur quelques points intéressants. Vienne reçoit, à la fin du chapitre, un traitement assez important de plusieurs pages.

Histoire mystique et ésotérique de Lyon (36 pages) donne des éléments sur le surnaturel dans la ville, mais aussi sur l'occulte. Différentes hérésies sont présentées, de même que des astrologues royaux, l'occultisme sous la renaissance, avec entre autres personnages Aggripa, mais aussi des personnages plus célèbres comme Rabelais et Nostradamus, ou même un loup-garou. La radiesthésie, plus moderne, est également traitée, ainsi que des affaires, des personnages célèbres et d'autres traditions occultes comme le spiritisme et le magnétisme.

La Campagne : Noces lyonnaises (78 pages) est décomposée en quatre scénarios. Il concerne la lutte de plusieurs cultes du Mythe, certains cherchant à s'allier et d'autres à détruire leurs concurrents. Dans la première aventures, les investigateurs assistent à une conférence lors de laquelle un professeur, qui avait promis des révélations sur des chapitres perdus d'un ouvrage ésotérique, annonce qu'ils n'existent pas, à la stupéfaction générale. Les PJ peuvent alors enquêter pour savoir ce qui a pu le faire changer d'avis, alors qu'il a disparu, ce qui les mène à l'université de Lyon puis à travailler pour un notable, tout en prenant connaissance de l’existence de sectes. Dans le second scénario, une enquête sur l'enlèvement d'un enfant médium conduit par erreur à une confrontation avec des goules, puis une autre investigation commanditée par le notable rencontré précédemment les mène vers les vrais coupables, l'un des cultes. Une autre secte est l'objet du troisième scénario, dans lequel les PJ doivent l'infiltrer, découvrir ses secrets et même ses cérémonies les plus mystérieuses. Enfin, le quatrième scénario voit les investigateurs, qui ont récupéré les chapitres perdus, localiser le lieu et la date d'un rite permettant d'invoquer une entité monstrueuse sur Terre, et tenter d'en empêcher l'accomplissement. Cette campagne se déroule dans Lyon et ses environs, utilisant des lieux réels ou légendaires, et a pour base quelques faits historiques et légendes authentiques.

Les Annexes (9 pages) contiennent les aides de jeu à distribuer aux joueurs lors de la campagne. Une Postface (2 pages) est constituée d'une présentation du fond Jules Sylvestre, une collection de photos de Lyon de la bibliothèque municipale allant des années 1850 aux années 1920, dont sont extraites les nombreuses photographies illustrant l'ouvrage. Celui-ci se termine par un Index (1 pages) et une Bibliographie (1 page).

Cette fiche a été rédigée le 15 juillet 2012.  Dernière mise à jour le 25 février 2024.

Critiques

Humphrey B.  

Ce supplément est l'une de mes plus grosses déceptions de la gamme de l'Appel publiée par Sans-Détour. Il s'agit d'un supplément de contexte qui rate complètement son objectif, tellement il est écrasé par une volonté encyclopédique de tout dire, tout présenter, sans se concentrer sur ce qui est utile dans une partie de jeu de rôle. Autrement dit, si vous recherchez un supplément qui vous donne des idées, un cadre vivant dans lequel lancer vos joueurs, passez votre chemin : Les mystères de Lyon sont hélas un catalogue indigeste, incroyablement ennuyeux à lire et qui tue l'imagination au lieu de la titiller.

Sur la forme, comme souvent avec Sans-Détour, c'est très bien : illustrations d'époque, dont beaucoup tirées de fond historiques lyonnais (on sent que l'auteur a vraiment fait des recherches sérieuses), maquette claire, et un texte bien écrit avec très très peu de coquilles. Gros reproche par contre, et j'y reviendrai plus tard, il n'y a qu'un seul plan de la ville, parfois difficile à lire.

Dans le détail, le livre est constitué de cinq chapitres.

  • Le premier traite de l'histoire lyonnaise. C'est un peu trop long, un peu trop exhaustif, ça ne sert pas à grand chose dans le cadre de l'AdC, mais ça se lit.
  • Le second chapitre présente la ville de Lyon, et c'est là que ça se gâte. On assiste à une présentation, ennuyeuse au possible, quartier par quartier et rue par rue, de la ville. Vous serez incollable sur le fait qu'au numéro 1 de la place de la Baleine, il y a "une façade renaissance avec une belle porte" (p 69) ou qu'il y a une rose avec verrière du 13ème siècle dans le transept nord, croisillon gauche, de l'église St Jean (p 63). On a l'impression de lire une brochure de l'office du tourisme. De plus, le livre contient un seul plan (un plan général de la ville) ce qui fait qu'il est très difficile de se repérer si l'on n'est pas lyonnais. Des plans de quartier, avec une simple présentation de l'atmosphère du quartier et de quelques lieux importants, auraient largement suffit. Plus grave, il n'y a aucun personnage de présenté. On aurait pu espérer, par exemple, une présentation des forces de police avec les inspecteurs importants, et de quelques personnages typiques propres à susciter des histoires. Non, rien de tel. Juste des rues vides et des façades : Lyon apparaît comme une ville fantôme. Quelques légendes locales émaillent ça et là le texte, mais c'est bien maigre.
  • Le troisième chapitre concerne les environs de Lyon suit le même modèle : pas de plan et une énumération encyclopédique. J'avoue que l'ennui m'a empêché d'aller au bout de ce chapitre, j'ai lâché après la description du beaujolais...
  • Le quatrième chapitre traite du Lyon ésotérique. L'auteur semble vouloir démontrer que Lyon est la capitale ésotérique de la France, et du coup rattache à la ville le moindre personnage qui y a posé un orteil. L'approche choisie est uniquement chronologique, et du coup c'est encore une fois un peu pénible à lire. La fin du chapitre, qui traite des évènements plus récents et notamment de l'influence des cercles spirites à Lyon, est beaucoup intéressante. On sent qu'il y a là du potentiel pour jouer.

Arrivé là, on se dit qu'on est pas loin du zéro pointé pour ce supplément, mais fort heureusement la mini-campagne qui clôt l'ouvrage vient sauver l'honneur. Elle est intéressante et s'adresse plutôt à un meneur expérimenté. Elle a à mon sens quelques problèmes de construction (je ne suis pas sûr que la chronologie permette de bien doser le rythme) et elle souffre d'un problème récurrent à beaucoup de scénarios de l'AdC, à savoir l'implication des investigateurs. Malgré ces reproches, c'est à mon sens une réussite. Il est amusant de constater que bien que la campagne se déroule à Lyon, elle est complètement auto-suffisante : autrement dit l'encyclopédie qui la précède n'est que peu utile au déroulement de la campagne, qui contient tout ce qui est nécessaire pour jouer. A se demander pourquoi on s'est forcé à lire les 190 pages qui la précèdent...

Critique écrite en janvier 2013.

BigDaddy  

D'accord avec les critiques précédentes pour plusieurs raisons.

  •  Effectivement la description de Lyon est faite de manière exhaustive à la manière d'un guide touristique et est quasiment inexploitable dans le cadre d'un jeu de rôle... Des descriptions du genre "la rue fait 5 m et sur la droite il y a une fontaine"... pendant 120 pages?? qu'en faire pour une partie??
  •  Oui tout cela aurait pu être complété par une vrai bonne carte. Indispensable pour l'exploitation réaliste et complète d'une ville (ou des zooms par quartier)
  •  La partie sur l'histoire ésotérique est plus intéressante mais également difficile à exploiter.

Pour les points positifs , l'ouvrage est beau , bien illustré, bien écrit.

La partie sur la vie pratique est elle utilisable et fort pratique. On y parle des transport en commun, des hôtels, les hôpitaux, tous ces petits détails qui font vivre la ville...

Mais surtout la campagne est savoureuse, dure à maîtriser car il y a de nombreux personnages et beaucoup d'investigation à mener en parallèle (une carte aurait été forte utile pour gérer la localisation et les mouvements des joueurs). Mais avec une bonne préparation on arrive à faire vivre la ville et ses quartiers...

INDISPENSABLE aux joueurs Lyonnais, fortement recommandé aux autres.

Critique écrite en janvier 2013.

Oystercult  

Rédiger un supplément pour le jeu l'Appel de Cthulhu mérite parfois de se poser les bonnes questions. Pour les Mystères de Lyon, l'éditeur et l'auteur semblent avoir eu comme projet de présenter un Lyon certes mystérieux mais aucunement fantastique. Le résultat est un supplément très difficile à lire et encore plus difficile à utiliser dans le cadre du jeu de rôle qui nous intéresse ici. 

Trop proche de son sujet, ne désirant jamais réellement s'éloigner de la réalité historique, le mythe n'est même jamais véritablement évoqué dans la première partie de l'ouvrage. Il ne s'agit donc que d'une présentation du Lyon des années 20, sujet ô combien peu passionnant pour les non résidents de la citée rhodanienne.

Alors vous me direz, pourquoi un 2 ? Pour la seconde partie de l'ouvrage qui rattrape franchement le tout avec une mini campagne de très bonne facture dont l'ennemi colle assez bien avec l'idée d'une citée bourgeoise provinciale.

Pour conclure, ce supplément est une grande déception ! La France des années 20 méritait certainement mieux de la part d'un éditeur comme Sans Détour...

Critique écrite en septembre 2013.

Solaris  

Attention, là, c'est du lourd. Et en plus, ça change de New York ou Los Angelès ! Ce bouquin est une vraie mine d'or sur le Lyon des Années Folles. Tout y passe, y compris un historique béton et le lien avec le monde de Lovevraft ! J'ai été bluffé par la quantité d'infos, ayant l'impression de retrouver un Arkham par exemple. Bref, ce supplément est vraiment génial, complété par une belle campagne, qui à mon sens, font de ce livre une référence pour les futures publications françaises de ce type.

Et pourtant, quelque chose me gène. Je ne connais que très peu Lyon et du coup, cette profusion m'étouffe. Je ne visualise pas ce que je lis, je n'arrive pas à me passionner pour ce qui est écrit et ce supplément est presque sans saveur à mes yeux.Je me dis par contre qu'un supplément identique sur ma propre ville serait un bonheur. Ce n'est donc pas le bouquin qui est en cause, mais la cité choisie en quelque sorte.

"Lyon" reste un excellent supplément bien sûr, mais qui en jouant sur la "proximité", peut se révéler décevant. S'il est facile de se laisser bercer sur Marrakech ou Le Caire, pour la France, ce type de supplément est peut-être moins exotique, et du coup plus ennuyeux., Par contre, l'éditeur y gagnerait sûrement à l'exporter sur le marché US je pense. En ce qui nous concerne, espérons que l'éditeur continue par contre sur d'autres coins de France avec ce type d'ouvrage. Car si Lyon est loin de moi, je me prends à rêver du même format sur une ville de ma région !

Je mets quand même la note maximale, pour la qualité et la quantité du travail accompli et pour un format "Poulpé en France" qui fait vraiment plaisir !

Critique écrite en septembre 2013.

 

Avec Les Mystères de Lyon, L’Appel de Cthulhu renoue avec l’une de ses plus anciennes traditions : dresser le portrait d’une ville et exploiter son histoire,  ses légendes, afin d’en faire un paradis pour les Gardiens des Arcanes  et un enfer pour les investigateurs. Contrairement à Arkham ou à Innsmouth, deux villes tirées de l’imaginaire malade de Howard Philips Lovecraft, des villes comme Londres, New York, Marrakesh et quelques autres sont bien ancrées dans le réel et leur histoire débordent de phénomènes étranges, de crimes inexpliqués, de légendes transmises de génération en génération, fondées sur des demi-vérités ou des secrets inavouables. La bonne ville de Lyon vient désormais s’ajouter à la liste des cités où le mythe exercera son influence.

Albert Thibaudet, critique littéraire français (1874-1936), écrivait que « si Paris est la capitale de la France, Lyon est la capitale de la province », ce qui situe dans un pays centralisé comme la France toute l’importance de cette ville qui compte aujourd’hui près de 500.000 habitants. Mais ce sont des choix plus personnels qui ont conduit l’auteur, Thomas Berthier, à peindre un portrait occulte de la cité. Sa grand-mère, nous dit-il, l’a abreuvé de légendes locales dès sa plus tendre enfance. Quoi qu’il en soit, s’il ne faut pas nécessairement accorder du crédit aux récits dont il sera question dans les pages de cet ouvrage, Les Mystères de Lyon remonteront un peu plus loin que des souvenirs d’enfance.

Lyon dans l’Histoire

En près de trente pages, le livre nous raconte l’histoire de la cité et des terres qu’elle occupe avant que n’ait été érigé son premier mur de pierres. C’est en effet dès la Préhistoire que le cadre de jeu est étudié, avant de passer à l’Antiquité, le Moyen Âge, la Renaissance, les Temps modernes et, enfin, l’ère contemporaine. On y découvre le passé riche d’un centre politique, culturel et économique, véritable terreau des légendes qui nous attendent Toute ville a ses fantômes et ses secrets. Et Lyon n’est pas en reste. Bien que son caractère fouillé puisse faire fuir certains, le lecteur aura tout intérêt à s’attarder sur ce chapitre, tant il regorge d’anecdotes qui peuvent déboucher sur le formidables campagnes prévue sur la durée. N’oublions pas que L’Appel de Cthulhu n’est pas un jeu seulement inscrit dans les années 20 et qu’à chaque époque des gens se sont levés contre les cultes étranges et les horreurs innommables.

La richesse de ce chapitre réside aussi dans ses illustrations : dessins, peintures et cartes d’époque, portraits de personnalités, photos vieillies artificiellement ou pas. Il transpire de ces pages une aura qui fleure bon les idées d’accroches et de mises en scène.

La ville de Lyon telle qu’elle se présente à la fin des Années folles fait l’objet d’un volumineux chapitre de près de soixante-dix pages. On y découvre le tissu social, industriel, politique et culturel de la cité à cette époque. Un guide de la ville nous parle ensuite de ses bâtiments remarquables. Quoi de plus immersif, lorsque vous évoquez un lieu durant une partie, que de présenter à vos joueurs une photo d’époque ? Mais ne voyez pas en ces pages un simple guide touristique : les encadrés et documents annexés font état de plusieurs légendes locales liées à ces lieux. De quoi encore vous donner des idées pour vos propres parties.

Après s’être autant intéressé à la ville, quoi de mieux qu’un aperçu de ses alentours ? C’est ce que nous propose d’auteur dans « Autour de Lyon », qui nous dresse la liste des lieux-dits et villages qui entourent la ville à proprement parler : ruines hantées, manoirs isolés, villages tranquilles où l’on n’aime pas trop ceux qui posent des questions… Des décors typiques des scénarios de L’Appel de Cthulhu sont ici tirés directement du terreau fertile de la région lyonnaise.

Lyon dans l’étrange

Bien que le lecteur sache désormais qu’il a devant lui une ville riche en légendes, l’auteur nous propose d’approfondir les mystères qui peuplent ses rues étroites et ses bâtisses ancestrales, divisent ses habitants et effraient ses enfants. On replonge donc dans l’histoire d’un point de vue ésotérique, loin des manuels scolaires. C’est, le saviez-vous, à Lyon que Nostradamus publia la première édition de ses almanachs ? Ce chapitre, de près de quarante pages, propose rien moins que le cœur de l’ouvrage et en justifie à lui seul la lecture : lycanthropie, sorcellerie, sociétés secrètes, trésors cachés… Tout ce qui façonne les légendes s’y trouve reporté et documenté comme il se doit. De quoi faire ressurgir la richesse d’un jeu comme Nephilim, qui exploite le même filon, dans un autre contexte.

Un mariage et quatre scénarios

Sur près de cinquante pages, une campagne en quatre actes nous est ensuite livrée, écrite autour de la légende de l’Elucidaire, une encyclopédie théologique très recherchée par les occultistes. Les écrits perdus de Simon de Phares mène les investigateurs sur la piste de chapitres inconnus de l’ouvrage, révélés puis reniés par un érudit. Ce scénario permettra de placer les pions de la campagne, à savoir, en plus des personnages, deux sociétés secrètes rivales : les Ophites et les Mopses. Dans Ouroboros, les investigateurs mènent l’enquête autour des Ophites, adorateurs du serpent, et vont tenter de mettre fin à un immonde rituel dont l’apogée doit être un sacrifice humain. Le troisième scénario, Sabbats mondains, permet aux personnages d’intégrer les rangs des Mopses, en apparence un cercle huppé et innocent, mais qui se révèle après enquête une bien étrange secte adoratrice de l’Homme cornu et prête à tout pour parvenir à ses fins. Le quatrième et dernier scénario, Devant l’autel de la Grand-Mère, permet au mythe à proprement parler d’entrer en scène avec des adorateurs de Shub-Niggurath en personne… Les investigateurs leur ont ouvert la voie bien malgré eux et doivent maintenant réparer leurs erreurs et tout mettre en œuvre pour que le grand dessein de la secte ne puisse être réalisé.

Les annexes rassemblent ensuite tous les documents à photocopier et à distribuer aux joueurs. Les éditions Sans Détours ne font pas mentir leur réputation et tous ces documents sont nombreux et magistralement présentés. On regrettera peut-être l’absence de personnages pré-tirés parfaitement adaptés à la situation, mais tout Gardien des Arcanes avisé réussira à diriger les choix de ses joueurs vers des investigateurs de souche lyonnaise ou de rapprocher, conformément aux propositions de l’auteur, des personnages existants de l’intrigue de base de la campagne.

Et si on n’est pas lyonnais ?

La richesse de l’ouvrage de Thomas Berthier fait-elle des Mystères de Lyon un incontournable dans la collection de L’Appel de Cthulhu ? A vous de voir. C’est un livre de qualité, très bien écrit, magnifiquement illustré et judicieusement documenté. Ceux qui font la collection des suppléments du plus ancien jeu de rôle en matière d’horreur ne se poseront de toutes façons pas la question. Mais si vous faites partie de ces joueurs sans le sou, préférant acheter uniquement l’indispensable, alors celui-ci peut n’être considéré que comme un « supplément de contexte » de plus pour l’AdC. À moins d’être lyonnais et de chérir l’histoire de sa ville, on peut clairement s’en passer. Reste que cela vous changera, vous et vos investigateurs, des alentours de Boston et des sombres collines qui entourent la bonne ville d’Arkham. Et là, vous avez un cadre magnifiquement défini pour plusieurs années de jeu si vous le souhaitez… Alors, faites vos comptes.

Critique de Genseric Delpâture publiée dans le Maraudeur n°7

Critique écrite en décembre 2012.

Les éditions mentionnées sont celles de la version originale. Vous avez décelé une erreur ou une correction nécessaire, ou encore vous souhaitez compléter la description ? N'hésitez pas à contacter la passerelle !

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